L’épreuve de foi
Le 11 juin 2012
Dominik Moll délaisse le thriller psychologique pour s’intéresser à l’adaptation d’un célèbre roman gothique.
- Réalisateur : Dominik Moll
- Acteurs : Vincent Cassel, Déborah François, Joséphine Japy
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Durée : 1h41mn
- Date de sortie : 13 juillet 2011
- Plus d'informations : Le site officiel du film
Dominik Moll délaisse le thriller psychologique pour s’intéresser à l’adaptation d’un célèbre roman gothique.
L’argument : Abandonné à la naissance aux portes du couvent des Capucins, Ambrosio est élevé par les frères. Devenu un prédicateur admiré pour sa ferveur et redouté pour son intransigeance, il se croit à l’abri de toute tentation. L’arrivée d’un mystérieux novice va ébranler ses certitudes et le mener sur le chemin du péché.
Notre avis : Le Moine est l’adaptation du roman du même nom de Matthew Gregory Lewis, une œuvre emblématique de la littérature gothique datant de la fin du XVIIIème siècle. Censuré à l’époque, si le caractère sulfureux du roman n’a plus le même impact aujourd’hui, on peine pourtant à retrouver sa liberté de ton dans le film de Dominik Moll. Et c’est finalement tout le problème de ce long-métrage, qui ne semble jamais trouver ses marques. Si avec Harry, un ami qui vous veut du bien ou Lemming, Dominik Moll semblait savoir où aller (pour un résultat plus ou moins convaincant, mais peu importe), le réalisateur paraît ici dépassé mais surtout pas vraiment à l’aise dans ses bottes.
Avec un tel sujet, l’austérité caractéristique de sa mise en scène se marie mal avec les thèmes faustiens du récit et le surréalisme de l’ensemble. Et même si la réalisation cherche à copier les Maîtres, Moll n’est pas Fellini, Buñuel, De Palma ou même Hitchcock, puisqu’il fait notamment référence à Vertigo. C’est en réalité l’ensemble de la direction artistique qui ne parvient jamais à nous plonger dans l’histoire. Dans le récent Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, nous étions avec les hommes de foi, nous ressentions la lutte intérieure qui agitait ces hommes d’église, là, on reste toujours un peu à l’écart, jamais vraiment concerné. Pourtant, comme le roman, l’anticatholicisme qui parcourt Le Moine soulève d’intéressantes questions mais le film ne prend jamais corps, sonne presque faux, à l’image de Vincent Cassel qui échoue à nous faire ressentir la tentation ou les doutes qui habitent son personnage. Et si l’idée du contre-emploi aurait pu se montrer judicieuse, ce n’est malheureusement pas le cas (on voit Mesrine sous la capuche de la soutane). Dans une distribution globalement pas très inspirée, seule Deborah François tire in fine son épingle du jeu. Et du point de vue de la narration, Dominik Moll a bien du mal à jongler entre ses deux intrigues (l’une où l’on suit Ambrosio et l’autre Antonia, qu’il voit dans ses rêves), donnant au film un faux-rythme avant d’aboutir, lors de la réunion des deux intrigues, sur un final pour le moins décevant. Comme l’ensemble du film.
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Frédéric Mignard 15 octobre 2011
Le Moine - la critique
Il manque au film toute la cruauté du roman de Lewis et les vertiges gothiques de ses tourments, mais l’histoire captive toujours autant. Une petite déception.
nani 27 août 2019
Le Moine - la critique
j’ai regardé à cause de Vincent Cassel , car je n’aime pas le style gothique ; Et j’ai aimé et de suite captivée par son jeu et le talent du photographe. Antonia est bien fadasse en comparaison