Une rencontre avec Josef Mengele
Le 5 novembre 2013
Un film inquiétant, rempli de suspense.


- Réalisateur : Lucia Puenzo
- Acteurs : Alex Brendemühl, Natalia Oreiro, Diego Peretti, Elena Roger, Guillermo Pfening
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Espagnol, Français, Allemand, Norvégien, Argentin
- Durée : 1h30min
- Titre original : Wakolda
- Date de sortie : 6 novembre 2013
- Festival : Festival de Cannes 2013

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Sortie DVD : le 17 mars 2014
Comment une famille peut-elle vivre, sans même le savoir, avec Josef Mengele, l’un des plus grands criminels de l’histoire ? En se basant sur la vie de ce personnage fascinant, Lucia Puenzo a essayé d’imaginer la réponse.
L’argument : Patagonie, 1960. Un médecin allemand rencontre une famille argentine sur la longue route qui mène à Bariloche où Eva, Enzo et leurs trois enfants s’apprêtent à ouvrir un hôtel au bord du lac Nahuel Huapi. Cette famille modèle ranime son obsession pour la pureté et la perfection, en particulier Lilith, une fillette de 12 ans trop petite pour son âge.
Sans connaître sa véritable identité, ils l’acceptent comme leur premier client. Ils sont peu à peu séduits par le charisme de cet homme, l’élégance de ses manières, son savoir et son argent, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’ils vivent avec l’un des plus grands criminels de tous les temps.
Notre avis : Nous sommes au cœur de l’Argentine, infiltrée par l’émigration nazie. Josef Mengele, criminel, prend l’identité d’un médecin auprès d’une famille qui constituera sa proie. Très vite, le spectateur apprend la vérité sur le personnage. Le scénario est alléchant, troublant. Le médecin de famille est prenant, empli d’un suspense envoûtant. Le tout, retransmis dans une atmosphère particulière à la fois nerveuse et sinistre. En effet, durant tout le film, on est inquiet quant au devenir de cette famille. Hormis, le père qui émet une certaine méfiance envers ce personnage, la mère et Lilith, la fille, semble lui faire une confiance aveugle. Le criminel est fasciné par le retard de croissance de Lilith, au point d’effectuer une étude sur la jeune fille en pratiquant des expériences périlleuses. Pourtant, Lilith semble peu à peu apprivoiser cette figure haineuse, ce monstre obsessionnel. Un comportement presque incompréhensible aux yeux du spectateur tant Alex Brendemühl, dans la peau de Josef Mengele, semble incarner le mal en personne. L’acteur est fascinant par la justesse de son jeu, la figure insupportable qu’il parvient à porter à l’écran.
Jusqu’où est capable d’aller Mengele ? Qui est-il vraiment ? Voici les questions qui hantent le spectateur jusqu’à la fin du film. On est embarrassé, angoissé pour Lilith. Une ambiance erratique et ombrageuse plane sur Le médecin de famille. Lucia Puenzo, la réalisatrice, traduit cette inquiétude par de petits indices qu’elle porte à l’écran. On peut par exemple noter cette usine d’assemblement de poupées morbides avec des corps de porcelaine démantelés, des cranes encore chauves et des visages inanimés. Une fois assemblées, ces poupées aryennes incarnent alors la perfection obsessionnelle recherchée par le criminel. La photographie est percutante et morbide à la fois, de par ces images et cette atmosphère sinistre. Une image pourtant souvent adoucie par la beauté du paysage profane de la Patagonie. Si on s’intéresse à l’histoire contemporaine, on découvre que la période que Josef Mengele passe à Bariloche demeure l’une des plus mystérieuses concernant sa cavale en Amérique Latine. On sait néanmoins que le criminel, obsédé par la perfection biologique, y avait fait plusieurs expériences sur des animaux et femmes enceintes. Lucia Puenzo s’est alors inspiré de l’histoire vraie de Josef Mengele en donnant vie à une famille qui aurait pu vivre au côté de l’un des plus célèbres criminels.
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