Le 7 janvier 2013
Une mise en scène sensible au langage de Marivaux, à défaut d’être innovante.


- Réalisateur : Pierre Badel
- Acteurs : Michel Etcheverry, Jean-Noël Sissia , Simon Eine
- Genre : Théâtre
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
- Durée : 1h44mn

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– Date de l’enregistrement : 1976
– Mise en scène : Jean-Paul Roussillon
– Avec : Patrice Kerbrat, Béatrice Agenin
Une mise en scène sensible au langage de Marivaux, à défaut d’être innovante.
L’argument : Dorante et Silvia ont été promis l’un à l’autre par leurs parents. Le jour de leur première rencontre, désirant étudier le comportement de l’autre, ils troquent leurs vêtements contre ceux de leurs domestiques. Le coup de foudre est immédiat mais Dorante et Silvia, se méprenant sur la véritable condition de l’autre, doivent lutter contre leur éducation et leurs préjugés pour s’avouer leur amour.
Notre avis : Cette mise en scène de Jean-Paul Roussillon, assez semblable à celle des Fausses confidences proposée en 1971 par Jean Piat (pour le choix des décors et l’aménagement scénique), donne à entendre le texte de Marivaux avec finesse, grâce à une direction d’acteurs impeccable et un rythme de jeu soutenu, qui dévoile les tensions propres à la langue du dramaturge. Il est vrai que l’ensemble se réclame d’un réalisme un peu "kitsch", mais la réalisation de Pierre Badel joue agréablement le jeu de l’illusion. On est donc charmé par le visionnage de cette pièce, en dépit des imperfections techniques de la copie. Une belle occasion de découvrir ou redécouvrir un texte remarquablement moderne, trop souvent réduit aux clichés du marivaudage galant, et dont L’Esquive avait très justement rappelé la dimension politique.
Les suppléments :
Pas de bonus en dehors de la traditionnelle brochure. On aurait aimé un petit complément de programme.
L’image :
Cela patine au niveau des couleurs, un peu fades, et de la netteté, toujours relative dans ce genre de captation. Le format 4/3 ne sauve pas beaucoup la mise.
Le son :
Un mono sobre et suffisant, de quoi éclaircir les tensions dont l’intrigue est porteuse et apprécier le timbre bien reconnaissable de Dominique Constanza.