Le 13 octobre 2018
Le film divisera, selon qu’on soit ou pas sensible à l’humour déjanté du Café de la Gare, mais possède suffisamment de séquences hilarantes pour que chacun y trouve son compte.
- Réalisateurs : Sotha - Georges Dumoulin
- Acteurs : Philippe Manesse, Romain Bouteille, Patrice Minet, Jacques Sigaux , Catherine Mitry
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Lugo Films
- Durée : 1h48mn
- Date de sortie : 1er décembre 1976
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– Sortie du coffret Au long de rivière Fango et Le graphique de Boscop : le 6 novembre 2018
Résumé : Affreux, sales mais contents, tels sont les membres de la famille Dendron dont nous allons suivre l’irrésistible ascension. Pendant que sa femme cuisine les abattis de volaille, Roger récupère dans les poubelles de quoi bricoler un ordinateur qui lui donnera la recette du succès. Pissenlit, le fils, malgré quelques chromosomes facétieux, a réussi à mettre le Progrès en équation tandis que Clémentine, la fille, exerce avec indolence le plus vieux métier du monde….
Notre avis : Le film ne cache pas son origine théâtrale : les scènes se déroulent dans un décor unique, plus fonctionnel que recherché. Mais après tout, il profitait du succès de la pièce de Sotha (comédienne et réalisatrice), jouée au Café de la Gare devant un public conquis. On en reconnaît l’esprit potache, ce grand n’importe quoi passant sans vergogne du raffiné au grossier, du vulgaire à l’emphatique. L’histoire abracadabrante n’a qu’un rôle mineur, puisque l’essentiel tient dans un comique verbal qui peut agacer et qui, avouons-le, a du mal sur la longueur. Mais les moments de délire pur, moments de pause dans la narration (enfin, ce qui en tient lieu), valent le déplacement : on n’oubliera pas le portrait de la femme fait par Romain Bouteille, modèle de virtuosité, ou la parodie d’émission télévisée dans laquelle le faux Jacques Chancel prisonnier de ses fiches voit son entretien massacré. Quant aux répliques « culte », notamment le fameux « ça c’est sûr », elles fonctionnent encore plutôt bien.
- Copyright Tamasa Distribution - Le Café de la Gare - Les Films Coûte que coûte
Mais le morceau de roi de ce film inégal, c’est Romain Bouteille, co-fondateur du Café de la Gare, avec son inimitable bagout, sa diction singulière (et on verra ce que Coluche lui devait), ce mélange savant de populaire et de culturel. Chacune ou presque de ses interventions révèle un don comique original et caustique tant et si bien qu’on peut considérer qu’à lui seul, il justifie et grandit ce métrage, surtout que les autres comédiens paraissent un peu faibles.
Le graphique de Boscop vaut aussi comme témoignage d’un humour daté : certaines répliques ne passeraient plus aujourd’hui, d’autres font des références que les moins de quarante ans ne comprendront pas. Mais le ton iconoclaste, la jouissance à prononcer des grossièretés montrent également à quel point ce comique a été une source qui a permis l’émergence d’humoristes tels que Les Nuls. Le scénario ose tout, le pire et le meilleur, en un joyeux délire qui ne peut pas laisser insensible : la parodie de Claude François fera rire même les plus réfractaires.
- Copyright Tamasa Distribution - Le Café de la Gare - Les Films Coûte que coûte
On comprend néanmoins ce qui manque au film en regardant les bonus : si le rythme paraît souvent mou, c’est dû à l’absence du public qui donne une cadence particulière au spectacle. Ne faisons pas trop la fine bouche : les défauts évidents (on ne parlera pas de la mise en scène qui frôle l’amateurisme) pèsent de peu de poids face à la tchatche de Romain Bouteille.
Les suppléments :
Les extraits chapitrés de la pièce jouée par des troupes différentes, malgré leur qualité technique très médiocre, sont souvent hilarants et proposent des variantes savoureuses par rapport au film. Un must (56mn). Quant au trailer de Tant pis si je meurs, autre film de Sotha, c’est un petit bijou d’humour.
- Copyright Tamasa Distribution - Le Café de la Gare - Les Films Coûte que coûte
L’image :
Malgré la restauration, l’image n’est pas au top, faute d’une définition satisfaisante. Au moins n’y a-t-il pas de parasites et les amateurs du film ne recherchent pas vraiment une esthétique soignée.
Le son :
Il y a un peu de souffle, quelques chuintements, des acidités, mais peu de répliques inaudibles.
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