Le 15 mai 2021
Un classique avec de Funès qui se regarde toujours avec un certain plaisir, même si c’est loin d’être son meilleur film.
- Réalisateur : Jacques Besnard
- Acteurs : Venantino Venantini, Bernard Blier, Robert Dalban, Louis de Funès, Paul Préboist, Jacques Dynam, Jacques Legras, Noël Roquevert, Folco Lulli, Guy Grosso, Maria-Rosa Rodriguez
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Editeur vidéo : Gaumont DVD
- Durée : 1h27mn
- Date télé : 28 janvier 2024 23:00
- Chaîne : TFX
- Date de sortie : 9 septembre 1966
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Résumé : Monsieur Septime dirige brillamment son "grand restaurant", temple parisien de la gastronomie où se pressent les personnalités en vue. Mais un jour, un chef d’État d’Amérique du Sud y est enlevé au moment de la mise à feu d’une splendide pièce montée...
Critique : Mis en scène en 1966 par Jacques Besnard, Le grand restaurant est avant tout une œuvre de Louis de Funès. L’acteur, qui a joué dans Pouic-Pouic en 1963, est alors une grande star. C’est lui qui a imposé ses vues au jeune Jacques Besnard, dont c’était le premier film en tant que réalisateur.
Louis de Funès avait d’ailleurs en tête l’idée motrice du film : celle d’un grand patron de restaurant tyrannique envers ses employés. Pour de Funès, l’attitude d’un patron d’un restaurant constitue une forme moderne d’esclavagisme. Évidemment, à, l’instar d’un Charles Chaplin, Louis de Funès étaye son argumentaire sur le ton de comédie.
Il interprète le rôle principal du film, celui de Septime, le patron d’un grand restaurant parisien particulièrement prisé par la haute société. Obséquieux envers ses convives (il faut voir ses courbettes et le respect exagéré vis-à-vis de ses clients), il est brutal envers ses employés. Il les appelle en faisant des bruits bizarres avec sa bouche - on retrouve l’habituel Louis de Funès qui fait des grimaces pour amuser la galerie - comme s’ils étaient ses chiens. Pas très respectueux tout cela. Mais il y a pire.
Septime veut que ses employés soient toujours à fond au travail (il se déguise pour démasquer les fainéants en son absence) et qu’ils soient irréprochables avec les clients. La séquence du ballet est un modèle du genre avec Septime qui fait répéter ses employés lorsqu’ils entrent et sortent de la grande salle du restaurant, afin qu’ils soient parfaits au moment de servir les clients. Surjouée même si c’est évidemment voulu, cette séquence connaît son point d’orgue avec une danse russe qui évoquera à certains Les aventures de Rabbi Jacob.
Une autre scène du Grand restaurant est remarquable, lorsque Louis de Funès explique une recette à un Allemand. Par un subtil jeu d’ombre et de lumière, l’acteur est affublé d’une moustache qui le fait ressembler à Hitler (un parallèle avec l’œuvre de Chaplin). La ressemblance ne s’arrête pas là puisqu’il prend un accent allemand et une voix menaçante qui évoquent le célèbre dictateur. Hilarant.
Si le film s’arrêtait là au bout de sa première demi-heure, nul doute que l’on aurait affaire à une grande comédie. Malheureusement, Le grand restaurant va rapidement s’essouffler en partant dans une autre direction, après l’enlèvement d’un chef d’État sud-américain dans ce restaurant parisien.
Après visionnage du film, on comprend qu’il y a un sérieux problème de continuité, ce qui constitue la limite du Grand restaurant. On a en fait deux films en un : le premier est une comédie dans le restaurant parisien, le second une course-poursuite sur des routes enneigées. Autant la première partie est drôle et enlevée, autant la seconde est beaucoup plus ordinaire, routinière avec des gags éculés.
Cette deuxième partie est trop brouillonne, même si on peut toujours sourire devant certaines pitreries de Louis de Funès qui continue de s’en donner à cœur joie : il possède un énorme talkie-walkie pour rester en contact avec la police ; il fait des roulés-boulés dans la neige avec la belle Maria-Rosa Rodriguez.
Au niveau de la distribution, de Funès est évidemment l’acteur le plus en vue. Il tient le film entièrement sur ses épaules, même si quelques acteurs tirent leur épingle du jeu : Bernard Blier est amusant dans le rôle d’un commissaire de police, Maria-Rosa Rodriguez illumine ce long métrage par sa beauté et par sa motivation à retrouver le chef d’État disparu.
En somme, Le grand restaurant est un film inégal qui vaut avant tout pour l’interprétation de Louis de Funès, très drôle en patron de restaurant tyrannique. Il a été très bien accueilli à sa sortie puisque 3,8 millions de spectateurs se sont déplacés pour aller le voir. Un prélude au succès colossal d’un autre film avec de Funès : La grande vadrouille.
Un Blu-ray révélant un bon master pour le film mais un peu chiche au niveau des bonus.
Les suppléments :
Le principal bonus est une présentation du film par Bertrand Dicale. Ce biographe de Louis de Funès revient sur la mainmise de Louis de Funès lors de la production du film. Sans langue de bois, il n’hésite pas à évoquer les défauts du film, inhérents à une construction trop déséquilibrée entre la comédie dans le restaurant et la course-poursuite.
Un autre bonus revient sur la scène du ballet, entièrement commentée par Colette Brosset, qui évoque la personnalité de Louis de Funès et notamment son attrait par rapport à la danse.
La bande-annonce du film clôt la partie dédiée aux bonus de cette édition Blu-ray.
L’image :
L’image a été restaurée par l’éditeur. Elle est belle et claire, sans défaut particulier.
Le son :
Il est proposé en mono DTS-HD master audio. La restauration permet d’obtenir une pureté de son tout à fait agréable à l’oreille.
A noter la très bonne initiative de l’éditeur qui permet de disposer de sous-titres pour sourds et malentendants.
– Sortie Blu-ray : 25 mars 2015
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