<A HREF="http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2867464064/avoialir-21" target="_blank">Acheter ce livre</A>
Le 18 avril 2006
Joseph Roth se moque des bourgeoises féministes et prend la défense de la veuve et de l’orpheline.
En marxiste réactionnaire, ou tout du moins en socialiste de droite, Joseph Roth se moque des bourgeoises féministes et prend la défense de la veuve et de l’orpheline.
S’il y avait un amour chez Joseph Roth, il resterait courtois. S’il y avait des femmes, ce ne seraient pas des amazones, ni des danseuses nues, encore moins des girls athlétiques ou des aviatrices, mais de belles créatures aux grandes jambes cachées par de longues robes taillées dans des matériaux nobles ou pas. "J’avoue que les miracles cachés me sont plus chers que les miracles manifestes." Les articles contenus dans Le genre féminin démontrent que dès l’entre-deux-guerres, il a su déceler les évolutions, les aspirations, qui ont conduit au devenir des femmes d’aujourd’hui. Exaltation et exhibition du corps, prémices de la presse féminine, envie d’accéder aux postes de décisions tenus depuis toujours par les hommes, il déplore, raille et dissèque des thèmes qui sont toujours projetés sous les feux de l’actualité. On entendrait presque la voix moralisante d’une Europe d’outre-tombe si ses argumentaires et ses descriptions, au demeurant d’une finesse admirable, ne portaient pas aussi une dimension sociale. Roth n’aspire pas à l’égalité mais à la défense des femmes modestes, tout le reste n’étant que des caprices bourgeois. Domestique jetée du haut d’un escalier pour avoir cassé un peu de vaisselle, lesbienne criminelle qui ne peut vivre ses désirs à cause du poids de l’institution familiale, émigrées qui restent bloquées des heures devant les vitrines des beaux quartiers, il appelle l’émancipation de ces femmes-là. Il les voit, les entend et parle d’elles tout simplement, comme si la lutte contre les injustices devait commencer par le bas. Sur le point, on peut difficilement lui donner tort.
Joseph Roth, Le genre fémin (traduit de l’allemand par Nicole Casanova), éd. Liana Levi, 2006, 166 pages, 15 €
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.