Le garçon invisible - la critique du film

Un teen movie super-héroïque à l’européenne qui, sous des atours d’honnête divertissement, à découvrir en famille, porte aussi un regard sensible sur l’adolescence et ses tourments.

L’argument : Michele habite dans une ville tranquille au bord de la mer. On ne peut pas dire qu’il soit très aimé à l’école, ce n’est pas un bon élève et il n’excelle dans aucun sport. Mais au fond, ça lui est égal. Il lui suffirait d’être remarqué par Stella, la fille qu’il ne peut pas s’empêcher de regarder en classe même s’il a le sentiment d’être totalement transparent à ses yeux. Et puis voilà qu’un jour, une découverte extraordinaire vient bouleverser son train-train quotidien : Michele se regarde dans le miroir et découvre qu’il est invisible. L’aventure la plus incroyable de sa vie va commencer.

Copyright Claudio Iannone

Notre avis : Talent reconnu (oscar du meilleur film étranger pour Mediterraneo en 1992), le cinéaste italien Gabriele Salvatores s’est également distingué par un penchant pour le cinéma fantastique (Denti, Nirvana) et ce lien très fort qu’on l’avait vu tisser avec le monde de l’enfance (L’été où j’ai grandi). Le Garçon Invisible le voit renouer avec le genre fantastique, celui des super héros qui n’en finissent plus de faire les beaux jours de l’écurie Marvel.
À la manière des X-Men, la figure super héroïque devient pour Gabriele Salvatores une opportunité de raccord au thème de l’adolescence, période transitoire au cours de laquelle le corps "mute". Le réalisateur amène une petite touche de poésie ingénue à cette histoire de jeune collégien duquel émerge le don de se rendre invisible. Un superpouvoir discret, véritable reflet de l’adolescent qui dans sa vie anonyme, se sent effacé aux yeux des autres. Ce regard juste, empli d’un zeste de sensibilité, imprègne une aventure super-héroïque traitée avec respect et cohérence jusque dans les origines de notre jeune superhéros.

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Jamais intrusives, les références à la pop culture contemporaine et notamment à l’univers du comic book, parsemées ici et là, sous la forme de petits clins d’œil, s’inscrivent pleinement dans l’état d’esprit fun que souhaite aussi diffuser le teen movie.
Sans le budget d’un blockbuster, Le Garçon Invisible s’en sort néanmoins avec les honneurs en ayant recours à des effets spéciaux discrets mais efficaces. Si le film respecte peut être un peu trop scrupuleusement le cahier des charges en ce qui concerne sa partie dédiée aux super-héros (certains n’y verront qu’une simple relecture d’X-Men sur un ton léger et dépourvu de noirceur où les mutants son remplacés par les "spéciaux"), on porte de l’estime aux efforts mis en oeuvre pour densifier le récit à l’aide d’une psychologie adolescente toute en justesse (l’approche autour de la solitude sait se montrer pertinente).
Au final, Le Garçon Invisible, emballée avec un charme à l’européenne, fait figure d’honnête alternative familiale aux super héros hollywoodiens.