Le 19 novembre 2017
Avec un scénario et une réalisation solides, ce western sans prétention excessive s’impose comme une découverte attachante.
- Réalisateur : Harmon Jones
- Acteurs : Rory Calhoun, Robert Wagner, Dale Robertson
- Genre : Western, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h13mn
- Titre original : The Silver Whip
- Date de sortie : 19 février 1954
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– Année de production : 1952
– Sortie DVD : le 1 décembre 2017
Résumé : Race Crim obtient de Luke Bowen que Jess Harker dont c’est le rêve, participe au transport d’une diligence qui est chargée d’acheminer 27 000 dollars en or mais Slater attaque la diligence. Race abat deux des assaillants et semble se muer en vengeur implacable, son amie Waco faisant partie des victimes. Slater est capturé par Race et le shérif Tom Davisson exige qu’il ait un procès équitable alors même que la ville est prête à le lyncher...
Notre avis : Réalisateur de série B peu connu, œuvrant dans des genres différents (il termine sa carrière sur un Tarzan), Harmon Jones signe ici son quatrième film, une « vraie découverte » selon François Guérif. On ne peut que lui donner raison : malgré ou grâce à sa brièveté (à peine plus d’une heure dix minutes), ce petit western nerveux est un modèle d’efficacité.
Le début convainc sans peine par la description d’une petite ville et la présentation des trois héros : l’attention portée aux détails, notamment sur les métiers, mais aussi la caractérisation rapide des personnages (les bottes de Race, les jambes nues de sa fiancée, l’impulsivité de Jess, les citations littéraires d’un vieil homme), le tout enrobé par un humour de bon aloi : voilà de quoi séduire les amateurs. Bien sûr, si l’accent est mis sur l’ennui, on se doute que la suite contredira cette routine affichée.
De fait, le film s’emballe très vite : traquenard de la diligence, poursuite des bandits sont traités à un rythme soutenu. Le cinéaste sait en effet alterner émotion, tension et passages dialogués réduits à l’essentiel. On est bien dans ce que la série B a de meilleur, pas de gras, ni sentimentalisme : des séquences tout entières sont tournées vers l’efficacité, au prix d’ellipses narratives. Si les contraintes budgétaires y sont sans doute pour beaucoup, Le fouet d’argent n’en est que plus dense et fort. La traque dans les rochers, à titre d’exemple, exempte de musique, tient remarquablement par le montage et l’utilisation des décors naturels. Mais elle sert également de révélateur pour approfondir les personnages.
La dernière partie s’articule autour d’une opposition entre lynchage et jugement, entre la population et le shérif. Là encore, Harmon Jones maîtrise la montée de la tension par une gestion de l’espace et un montage alterné des plus réussis. D’autant que de bonnes idées comme le bar plongé dans l’ombre rehaussent encore le niveau.
Cette efficacité n’empêche pas le film de brasser des thèmes majeurs (la responsabilité, la vengeance, le rachat) mais sans insister, au fil d’une intrigue que rien ne vient détourner. Le scénario y parvient par une attention particulière à deux personnages, Jess qui doit grandir et Race qui se transforme en machine inhumaine. Leurs itinéraires s’entrecroisent et se modifient : si Race est d’abord une figure paternelle bienveillante, qui protège et offre le fouet du titre comme le symbole du passage à l’âge adulte, il devient vite un opposant consumé par sa soif de vengeance. La conclusion ne peut être que dramatique, et elle l’est, mais sans pathos excessif (on apprécie au contraire la rapidité du dénouement). Au fond ce western est bien une leçon de vie, qui montre comment se comporter, réfléchit sur les actes et leurs conséquences. Moral sans être moraliste, il remplit parfaitement son contrat malgré une toute fin un peu béate. Autrement dit, Sidonis a déniché une petite perle inédite, une réussite qui, pour être mineure, n’en est pas moins indispensable.
Les suppléments :
On retrouve, outre la galerie photos, les habituelles présentations de François Guérif (9mn) et Patrick Brion (8mn). Si le premier insiste sur le roman d’origine et les thèmes, le second donne des précisions plus variées (scénario, décors, mise en scène). Peu de redites, et un enthousiasme compréhensible.
L’image :
S’il n’y a pas trace de parasites, on doit dire que Sidonis nous a habitués à mieux : l’image est assez terne, elle manque de contrastes et la définition est seulement satisfaisante. Rien de brillant donc, rien non plus de nature à empêcher de voir ce sympathique western.
Le son :
La seule version disponible, en VO et mono, propose un son clair, mais assez étriqué. La musique surtout en fait les frais. Là encore cependant, rien de rédhibitoire.
Galerie Photos
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