Le Festival du court-métrage à Dreux : une histoire de femmes

Une première en France

À l’origine de ce projet, Véronique Mériadec, réalisatrice et membre de l’association Les Lumières de la ville. Accompagnée et subventionnée par la Ville, cette structure œuvre activement pour la promotion du septième art sur tout le territoire drouais. Pour la cinéaste, consacrer un festival aux femmes s’est rapidement imposé comme une évidence  : «  Ces dernières années, on constate que les femmes sont davantage mises en lumière dans les réalisations cinématographiques ou télévisuelles. Elles acquièrent une vraie place centrale et ne sont plus reléguées au rang de faire-valoir ou figurantes ». En tant que femme et réalisatrice, il était donc évident pour moi de les représenter à travers un événement fort. Malgré des avancées, le sexisme est omniprésent et il y a encore beaucoup de travail pour atteindre l’égalité. Ce festival, c’est une manière d’apporter ma pierre à l’édifice  ». Mais les hommes ne sont pas mis à l’écart pour autant  : « Les films sélectionnés ont en commun de raconter des histoires de femmes mais ont tous été réalisés aussi bien par des femmes que des hommes. Et ça c’est un vrai changement, on est les premiers en France à faire cela  !  ».

33 films, 14 prix décernés
Coup de projecteur sur des histoires de femmes donc, à travers des courts-métrages de moins de 15 minutes qui retracent la vie d’héroïnes du quotidien, d’hier, d’aujourd’hui, de demain. Et des thèmes aussi variés qu’inspirés  : science-fiction, drame, comédie, social, films d’animation… Sur quatre-cents films reçus, trente-trois ont été sélectionnés et seront en compétition pour espérer prétendre aux quatorze prix, parmi lesquels un «  prix des droits des femmes  » remis par des associations, un «  prix de la meilleure réalisatrice  », ainsi qu’un «  prix des lycéens  » décerné par des lycéens de la Région. Tous les lycées du Centre-Val de Loire ont été conviés aux deux journées et certains ont même déjà voté en ligne pour leur film préféré. «  On voulait un festival festif, joyeux, qui parle à tous mais aussi ouvrir cet événement à la jeunesse, explique Véronique Mériadec. Parler d’histoires de femmes aux plus jeunes, c’est aussi une manière de les sensibiliser à la condition féminine et à la représentation de la femme dans la société.  ». Deux lycéennes de Première en section cinéma du lycée Rotrou compteront d’ailleurs parmi les membres du jury au côté de Caroline Vabre, adjointe au maire notamment en charge du droit des femmes, Anny Duperey, David Mora, Nils Tavernier, Firmine Richard…

Deux éditions en une
Pour sa première année, le festival aura la particularité de combiner deux éditions en une. En 2020, le festival de courts-métrages Dreux en short, organisé également par Les Lumières de la ville, n’avait pas pu avoir lieu à cause du confinement. Pour 2021, l’association a donc décidé de présenter deux éditions en une  : aux films d’Histoires de Femmes s’ajouteront ceux de Dreux en short. De quoi annoncer de passionnantes projections ! Dreux deviendrait-elle une terre de cinéma  ? Pour Véronique Mériadec, il n’y a aucun doute  : «  la Ville a de vraies ambitions cinématographiques. Il y a déjà le fantastique Regards d’Ailleurs pour les longs-métrages internationaux et maintenant nous  ! Organiser Histoires de femmes à Dreux, c’était donc une évidence.  » La réalisatrice, qui a déjà un œil sur la suite, voit l’avenir en grand. Pour les prochaines éditions, le festival compte s’élargir à l’Europe puis à l’international, tout en gardant le même fil conducteur  : la thématique autour des femmes. Une belle manière de valoriser le cinéma féminin par-delà la cité durocasse.