Le 5 mars 2018
Un peu trop statique et confus, Le dahlia bleu parie sur ses acteurs et des dialogues astucieux pour pallier des faiblesses évidentes.
- Réalisateur : George Marshall
- Acteurs : William Bendix, Veronica Lake, Alan Ladd, Howard Da Silva
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Thriller, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h45mn
- Titre original : The Blue Dahlia
- Date de sortie : 14 mai 1948
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– Sortie du combo DVD (Tueur à gages + Le dahlia bleu) : le 3 mars 2018
– Année de production : 1946
Résumé : Démobilisé, l’aviateur Johnny Morrison retrouve sa femme Helen en compagnie d’un individu louche, Eddie Harwood, patron d’une boîte de nuit, le Dahlia Bleu. Johnny erre dans la nuit et rencontre une mystérieuse jeune femme, Joyce. Le lendemain, Morrison apprend que sa femme vient d’être assassinée.
Notre avis : On connaît aujourd’hui surtout Le dahlia bleu par sa périphérie : la mauvaise humeur et l’alcoolisme de Chandler, le scénario écrit au jour le jour, l’inspiration pour l’affaire du « dahlia noir » ; et pourtant le film n’est pas indigne d’intérêt : sur un point de départ qui rappelle Les plus belles années de notre vie, de William Wyler, sorti la même année, le scénario brasse plutôt habilement des stéréotypes du noir (meurtre, chantage, propriétaire de boîte véreux, personnages patibulaires, hôtel minable) mais sur un rythme languissant, comme si l’essentiel était ailleurs.
Ailleurs, ce peut être la description de l’après-guerre et ses traumatismes, très présents même en creux. Mais c’est surtout, bien plus qu’une intrigue confuse et sa longue résolution, le couple star de l’époque, réunis après le succès de Tueur à gages, la troublante Veronica Lake et le dur Alan Ladd. Impeccables tous les deux, elle dans un numéro de charme ambigu, lui en bagarreur impavide, ils se rencontrent au gré de coïncidences un peu forcées, à intervalles réguliers. De cette romance à chaque fois reportée naît un plaisir diffus qui contamine l’ensemble du film, lui conférant sans doute une aura particulière.
Pourtant, les scènes d’action sont bien traitées, en violence sèche dont Ladd était coutumier. De même les personnages secondaires, au premier rang desquels les impeccables William Bendix, colérique et malade, et Howard Da Silva en séducteur rusé, font plus que remplir leur contrat : ils apportent du sel et du relief à une œuvre qui en manque un peu.
Mais, avouons-le, notre plaisir vient surtout des dialogues, sarcastiques (« tirez les volets si vous voulez corriger votre femme », dit le détective) ou à double sens (« le cigare, ça s’éteint terriblement vite », qui sonne comme une menace). Aux quelques belles idées de mise en scène soulignées par Bertrand Tavernier, on opposera des moments assez routiniers, mais l’atmosphère sombre et nocturne, la lassitude qui se dégage lentement (voir l’« aveu » de Harwood sur son passé), contribuent à faire de ce Dahlia bleu un film estimable sinon un grand film noir.
Les suppléments :
Bertrand Tavernier revient sur son évolution par rapport au film, réhabilite (un peu) George Marshall, au détriment de Chandler et s’enthousiasme pour l’interprétation de Ladd ou les personnages secondaires (28mn). François Guérif s’attarde sur les déboires de l’écrivain-scénariste (14mn). Enfin, en plus de la bande-annonce, Patrick Brion est le plus enthousiaste, celui qui émet le moins de réserves (8mn). Si les trois entretiens sont intéressants, on s’agace encore une fois du grand nombre de redites.
L’image :
La copie est très inégale, certains plans sont un peu charbonneux, le grain trop épais et de légers parasites parsèment une image néanmoins très regardable.
Le son :
La bande-son nettoyée délivre des dialogues clairs, sans souffle ni scories. Pas de VF.
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