Le 25 décembre 2019
- Scénariste : Tardi, Jacques>
- Dessinateur : Tardi Jacques
- Genre : Historique
- Editeur : Casterman
- Date de sortie : 16 septembre 2003
Suite, mais pas fin, de l’histoire de la Commune.
Bien sûr, on savait que la Commune allait mourir. Que ce rêve éveillé du peuple de Paris allait bientôt crever sous les coups des ruraux. Que l’aventure ne dépasserait pas le tome 3 du Cri du peuple, adaptation par Tardi du roman de Vautrin. Et voilà qu’arrivent Les heures sanglantes et la surprise s’avère totale. L’auteur s’est arrêté en plein milieu de la "semaine sanglante", dans la nuit du 24 mai 1871. Il lui faudra reprendre ses pinceaux. La faute à "l’ampleur des événements et à la "cruauté de la répression". La faute, surtout, à l’envie de dire encore, toujours, "tout le mal" qu’il pense "de la bande organisée des réactionnaires de Versailles, sous l’autorité du petit Foutriquet, j’ai nommé Thiers et ses chiens obsédés par l’idée d’exterminer les révolutionnaires internationalistes !"
La Commune vivra donc un album encore. Tant mieux pour elle. Tant mieux pour nous. Car cet épisode qui aurait dû être le dernier est à nouveau une réussite. Les pistes qu’avait ouvertes Tardi se sont resserrées. Sans aucun piétinement. Alors que les lignes des citoyens tombent les unes après les autres, la traque d’Horace Grondin se précise. Mais Tarpagnan, qu’il tient pour l’assassin de sa fille adoptive, est toujours debout. La pulpeuse Pucci aussi. Jules Vallès, le rédacteur en chef du Cri du peuple, se fait plomber par les enragés de Mac Mahon. Le photographe Mirecourt tombe sous les bombes. Acculés, les citoyens se résignent à bouter le feu aux Tuileries, dernier vestige de la monarchie.
Le rythme du récit s’est accéléré. Terminées, les doubles pages qui faisaient en partie la force de L’espoir assassiné. Tardi coupe, taillade, tranche par instants son format à l’italienne dans le sens de la largeur, la petite histoire en haut, la grande en bas. Il charcute les corps, étale les morts. Son encre noire a l’odeur du sang. Elle gicle, coule, s’étend. Son trait, enflammé, grouillant, autant gouailleur que la langue de Vautrin, évite que l’on s’y noie. Tout comme la chaleur et la fraternité avec lesquelles sont croqués les Communards. Les heures sanglantes ont la générosité et la violence d’un cri. D’amour. Du peuple.
88 pages - 18,50 €
Adapté de Jean Vautrin.
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