Le 9 avril 2016
- Scénaristes : Sebastien Mao>, Michel Cymes>
- Dessinateur : Duvignan
- Coloriste : Hélène Lenoble
- Genre : Humour
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er janvier 2016
- Durée : 1
Le Corps humain en BD ! est un recueil de gag dont le but assumé est de nous en apprendre plus sur le corps humain, de la chair de poule à la digestion. Au programme donc, humour et apprentissage !
Résumé :
Le docteur Cymes se rendant compte des lacunes abyssales de sa vaillante assistante Birgitt en matière d’anatomie, de physiologie et d’autres disciplines relatives à la connaissance du corps humain, il décide de lui ouvrir l’esprit en lui enseignant les bases, et même plus que les bases, de ce qui se cache derrière les apparences corporelles. En route pour détailler le squelette, les cellules adipeuses ou encore la fièvre. Et vu le peu d’intérêt que montre Birgitt, c’est un challenge que le docteur Cymes a bien du mérite à relever...
Notre avis :
L’avatar BD de Michel Cymes revient non pas dans le troisième tome de sa série, comme on aurait pu l’attendre, mais dans un nouvel opus consacré au corps humain. On retrouve tous les personnages de la série, dont certains le temps d’un caméo très court, mais l’axe principal de ce recueil est de nous en apprendre plus sur notre bel appareil biologique.
Tout au long de sa tentative de remplir la tête de Birgitt de nouvelles connaissances, le docteur Cymes en profite pour les partager avec nous.
Nous allons donc avoir la tête bien remplie à la fin de la BD. Heureusement, pour ne pas avoir l’impression de s’ingurgiter un livre de biologie appliquée, il y a l’humour !
Outre la résistance active de Birgitt, ses incompréhensions donnant lieu à des jeux de mots cocasses, l’univers même de la BD nous offre de belles escapades, comme le parc d’attraction Corpusland ou l’Ovary Race. La folie des auteurs rejoint la soif de partage de connaissances.
La BD se décompose donc en courts gags d’une à deux pages, entrecoupés de « Bonus » qui s’attardent sur un point ou des explications supplémentaires (et complémentaires). Certains gags comportent l’habituelle astérisque qui renvoie à un point info. Ces points infos – c’est nous qui les nommons ainsi, pas les auteurs – sont regroupés sur une double page à la fin de l’album, encadrés par deux strips humoristiques.
Là, vous avez le choix, soit vous allez voir de suite le report de la petite étoile, mais vous devez retrouver l’encart info qui concerne le gag que vous êtes en train de lire, soit vous les lisez tous à la fin, mais ce sera à vous de retrouver les gags auxquels ils font référence.
En effet, seule une vignette reprenant une case du gag concerné permet de se repérer.
Notez aussi que ces fameuses astérisques vous emmènent aussi en bas de case pour découvrir une petite remarque, une légère précision, qui ajoutent parfois encore à la masse d’éléments que vous apporte le gag. Et là, la distanciation créée par les interventions complètement décalées de Birgitt sont les bienvenues.
En fait, nous vous recommandons de ne pas lire cette BD en entier, d’un seul coup. Vous vous retrouverez matraqué d’informations et il vous en restera bien peu en tête. La partie scientifique prendrait vite le pas sur l’humour et votre plaisir diminuerait. En effet, les informations, l’air de rien, sont denses dans un seul gag.
Cette BD est découpée en histoires courtes et cela vous permet de la lire en plusieurs fois. Le fil directeur est assez simple pour qu’on s’en souvienne en reprenant la lecture. Les saynètes vous permettent de rire tout en apprenant. Et croyez-nous, sur un gag, il y a largement de quoi apprendre !
Tout comme les bonus qui vous apportent une pause dans le récit mais pas dans le savoir. Ce qui fait que quelle que soit la page que vous lisiez, il y a toujours matière à découverte.
On sent qu’il y avait beaucoup à traiter, (et avec notre corps humain, on pouvait en faire des encyclopédies) et que les auteurs avait à cœur de nous offrir un survol certes incomplet en un tome, mais assez large pour nous montrer la variété des domaines et des savoirs autour du corps. Mais cela donne un résultat très dense. Du coup, le seul moyen de pouvoir le digérer et de l’avaler par petites bouchées. De plus, si certains gags vous donnent l’information en riant, - nous pensons à la machine imitant l’oreille – d’autres vont vous demander plus d’efforts, comme celui traitant du mécanisme de la peur via un braquage. En effet, l’intrigue et l’évolution du gag sont étroitement liées aux informations scientifiques. Et d’un autre côté, le gag étant très dynamique, il va vite. Mais si vous voulez bien saisir de quoi il en retourne, vous serez tenté d’arrêter votre lecture le temps de comprendre le mécanisme de la peur, et le parallèle effectué entre ce mécanisme et le braquage. Vous serez donc probablement amené à le relire pour mieux saisir les infos derrière l’action, ou mieux profiter de l’action devant les infos.
Le gag à Corpusland permettant de comprendre le tube digestif au travers d’une montagne russe reproduisant le trajet de l’aliment dans le système digestif repose sur la même construction, mais ne jouant pas sur le rythme et l’action, il en devient plus accessible et mieux assimilable.
Mais le défi de Sébastien Mao et Michel Cymes était ambitieux. Et au travers de cette BD, vous trouverez plusieurs manière de mêler humour et connaissance. Peut-être que, tout comme les bonus disséminés permettent de faire une pause dans la narration, aurait-il fallu des bonus plus axés sur l’humour, permettant de faire une pause dans le savoir. Des gags abordant des infos plus générales, moins complexes, comme les « Incroyable mais vrai » ou « Le chiffre du docteur Cymes » - deux rubriques qui émaillent les bonus et vous apportent quelques infos simples et étonnantes -.
Malheureusement, ce choix aurait impliqué que moins de domaines auraient été couverts sur l’ensemble de l’album. De même, les bonus regroupés à la fin gagneraient à avoir un lien plus fort avec leur gag d’origine pour se repérer facilement. Comme, par exemple, la reprise de l’icône noir et blanc qui démarre chaque gag en haut de page, à la place d’un titre, une bonne idée visuelle simple et drôle.
En parlant de visuel, c’est Duvignan, le troisième larron du trio qui a commis la série Docteur Cymes, qui reprend les pinceaux sur cet opus. Et c’est tant mieux, car nous retrouvons avec joie sa patte, et nous découvrons même qu’elle est capable de devenir plus sérieuse le temps des illustrations scientifiques qui parsèment cette BD.
Mais tous les dessins scientifiques, tout en étant justes et maitrisés, savent rester dans le style des dessins des personnages. Ce qui fait qu’il n’y a jamais rupture de ton !
La double page de garde présentant une double hélice d’ADN nous a fait trépigner. En effet, nous avons attendu avec hâte la fin de la lecture pour regarder la double page de la fin, étant sûr qu’un gag avec cette hélice allait nous tomber dessus. Nous avons été un peu déçu de juste voir... la même page. Bon, ce sera peut-être pour le prochain tome.
Les personnages restent très expressifs. On notera quelques détails qui frapperont le pointilleux, comme Birgitt qui, entre deux gags se passant à Corpusland, change discrètement de tenue, pour un effet plus disco...
Les couleurs sont assurées par Hélène Lenoble qui reste la plupart du temps dans les tons bruns, beiges ou rosées. Mais les décors l’y obligent un peu, car soit nous sommes dans le corps humain, soit en intérieur dans le cabinet du docteur Cymes. Lors de la visite à Corpusland, les bleus du ciel arrivent et c’est avec plaisir que nous changeons ainsi de palette de couleurs. Et c’est pour cela que ces gags, complètement démesurés, sont les bienvenus aussi. Car ils cassent un peu l’ambiance terne non seulement des couleurs, mais aussi des gags du cabinet.
Les gags se décomposent principalement en quatre bandes de une (rarement) à trois (très souvent) cases. Seuls les bonus dérogent à la règle, brisant ce rythme pour offrir des vues pleine pages du corps humain, entourés de textes, d’encarts et de dessins plus légers !
Notons que ce découpage contribue parfois à l’impression de densité de la lecture. Heureusement, en plus des gags, les dessins savent alléger cette lourdeur. Jeter un œil au long schéma illustrant le mécanisme de la sueur. Certains détails sont hilarants.
Le cadrage joue beaucoup sur les plans larges. Normal, car il y a beaucoup d’infos à faire passer. Et aussi car Duvignan intègre toujours quelques détails tordants dans ces cases bien remplies, comme la présence discrète d’un X-Man dans un des gags. Les plans plus serrés sont souvent préparatoires à une chute. Mais ils permettent de souffler un peu en se resserrant sur nos personnages.
Le Corps humain en BD ! T1 : Y a comme un os... ! part d’une bonne idée. Mais il s’agit plus d’une BD à savourer par morceaux, car si l’humour est bien présent, autant visuel qu’écrit, les informations denses et intéressantes gagnent vraiment à être assimilées par étapes. Espérons que le tome deux parvienne à résoudre ces quelques soucis car c’est tellement drôle d’apprendre en compagnie de Birgitt et du docteur Cymes...
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