Le 18 janvier 2023
Dialogues indigents, scénario de polar dupliqué sur mille autres, mise en scène aussi plate qu’un relief beauceron : Le contrat de trop ne mérite pas qu’on le paraphe.


- Acteurs : Nicholas Ofczarek, Fritz Karl, Jessica Schwarz
- Genre : Policier
- Nationalité : Allemand
- Distributeur : Arte
- Durée : 1h30min
- Date télé : 20 janvier 2023 20:55
- Chaîne : Arte
- Titre original : Alles auf Rot
- Date de sortie : 12 novembre 2021

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Résumé : Trois ans après sa condamnation pour trafic de drogue, Erich Kessel s’apprête à sortir de prison. La période s’avère particulièrement éprouvante pour cet ancien policier des stups sevré de ses addictions, dont la fille gravement malade vient de mourir. Alors que son épouse, Claire, est prête à lui accorder une seconde chance après des années de séparation, et que son ancien collègue et ami, le commissaire Mario Diller, lui a dégoté un job de barman, Kessel entend bien se montrer irréprochable. Mais peu avant sa libération, le double meurtre d’un jeune dealer et de sa fiancée, fille du puissant caïd du crime syrien Walid Schukri, menace de ruiner ses belles promesses. Car ce dernier, qui purge une longue peine aux côtés de Kessel, lui offre une coquette somme pour mettre la main sur le meurtrier de sa fille. Pour l’ancien commissaire désormais fauché, la tentation est grande d’accepter ce juteux contrat, ultime enquête à la frontière de la légalité…
Critique : Attention, revoilà Lars Becker et son duo de flics, Kessel et Diller, déjà vus dans Trop tôt pour mourir, Entre ennemis et Mort ou riche. Les oreilles chastes, allergiques aux grossièretés, n’ont pas le temps de digérer le générique que plusieurs voix off ont déjà situé les enjeux du problème, à coups d’insultes. Les protagonistes masculins du polar assument leur verbe viril, ils jurent comme peu de charretiers.
Et à part ça ? Deux histoires semblent cheminer en parallèle, qui vont bientôt se rejoindre : un règlement de comptes entre trafiquants inaugure le téléfilm ("c’est vraiment parti en couille", dira le meurtrier). Bilan : deux morts, une survivante statufiée, cigarette à la main. "Putain de merde !", commente le mari accouru sur les lieux. Et puis, il y a un enterrement en forme de faux lien : un père assiste à la mise en bière de sa fille et subit les récriminations de son épouse. En creux, le téléfilm propose le portrait d’un flic déchu, Erich Kessel, qui partage avec un caïd syrien la douleur d’avoir perdu son enfant.
L’argument nourrit la dramaturgie mollassonne d’une histoire prévisible, où le policier aux cernes se voit offrir l’opportunité d’une réhabilitation, d’abord en tant que barman, ensuite en tant qu’acteur d’un conflit opportunément permis par un scénario paresseux. L’histoire, aussi longue qu’un jour sans pain, n’offre aucune respiration à ses personnages en forme de stéréotypes (l’épouse blessée, le vieux commissaire placide, le dealer nerveux...). La mise en scène et les dialogues semblent solidaires dans leur recherche du degré zéro. Et le dénouement s’intuite de tout ce qui précède.