Le 28 septembre 2017
Véritable mine d’or d’anecdotes et d’entretiens avec des passionnés, Le Complexe de Frankenstein retrace avec didactisme mais non sans intérêt l’histoire de la création des monstres / machines au cinéma à travers les âges.
- Réalisateurs : Gilles Penso - Alexandre Poncet
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Carlotta Films
- Durée : 1h42mn
- Titre original : Creature Designers - The Frankenstein Complex
- Festival : Gérardmer 2016
L'a vu
Veut le voir
Sortie DVD & Blu-ray : le 27/09/2017
Résumé : Les créatures fantastiques n’ont jamais été aussi populaires qu’aujourd’hui, comme le prouvent les triomphes d’"Avatar", "Jurassic World", "La Planète des singes" ou "Star Wars". Depuis les prémices du 7e art jusqu’aux dernières révolutions numériques, ce documentaire explore plus d’un siècle d’expérimentations dans le domaine des effets spéciaux, mettant ainsi en lumière, aux côtés des monstres les plus célèbres, la personnalité de leurs créateurs, véritables héritiers du Docteur Frankenstein. Le film célèbre un art unique, fragilisé par l’envol des nouvelles technologies numériques.
Notre avis : Le Complexe de Frankenstein intervient à une période très difficile pour les artisans des effets spéciaux, ces rocks stars des années 80 ayant contribué à révolutionner pour certains le domaine des SFX grâce à un savoir hors-norme. A l’heure du numérique et de la prédominance des CGI dans l’élaboration des effets spéciaux, le documentaire de Gilles Penso et Alexandre Poncet n’a pas tant pour objectif de retracer l’histoire évolutive de ce domaine que de se saisir de cette dernière pour dresser un plaidoyer de cet art à part entière et des hommes qui le font. Dans sa multitude de prestigieux intervenants, Le Complexe de Frankenstein pose un regard très orienté et humain sur la chute d’un savoir-faire "à la main" pour un nouveau bien moins attachant mais d’une efficacité redoutable. En cela cet hommage appuyé aux maquilleurs et autres animateurs se rapproche d’un autre documentaire récent qui attestait déjà de la fin proche d’une ère cinématographique : Side by Side. Sûrement moins neutre que le questionnement conduit par Keanu Reeves, on retrouve néanmoins ici une sorte de confrontation entre une vieille et une nouvelle école qui, si elle n’occupe pas (à première vue) l’entièreté du propos du Complexe de Frankenstein, centralise complètement ses dernières 40 minutes.
- Copyright : Carlotta Films
De manière très maligne, Alexandre Poncet et Gilles Penso préparent le terrain de ce plaidoyer en présentant dans ses 3 premiers quarts d’heure les grands acteurs et révolutionnaires de ce domaine passionnant, avec des interventions pleine de nostalgie et d’estime pour mieux générer de l’empathie envers ces derniers. Difficile de ne pas prendre parti en leur faveur lorsque arrive Jurassic Park, étape majeure dans l’évolution des effets spéciaux vers le digital, même si le documentaire prend bien soin de ne pas acculer les Hommes du numérique, mais plutôt de pointer du doigt la pression écrasante d’un système hollywoodien pragmatique et industriel. Assez diluées mais toutefois présentes, quelques interventions, notamment celles de Guillermo Del Toro (un très fin connaisseur des monstres s’il est besoin de le rappeler), défendent même les avantages des effets par ordinateur, notamment lorsque est évoqué le blockbuster Pacific Rim. Le Complexe de Frankenstein le met bien en avant, le problème n’est pas tant que le numérique supplante « l’artisanat », mais que le premier soit utilisé à tort et à travers, quand l’union des deux pourrait offrir un résultat saisissant et bien moins désincarné. Sur ce point-là, le documentaire vise juste en ne versant pas dans un manichéisme forcément aguicheur. Méthodique et ludique avec sa pléthore de grandes personnalités du cinéma fantastique et de science-fiction, le film se dresse inévitablement comme un incontournable, si tant est que l’on soit un minimum attiré par le domaine, ou juste curieux d’en savoir plus.
- Copyright : Carlotta Films
Le blu-ray :
Les suppléments :
Carlotta ne fait pas dans la demi-mesure avec cette édition blu-ray qui renferme sur le disque principal un long bonus de 55 minutes intitulé L’Odyssée de Frankenstein et un second de 15 minutes sur L’Artisanat Numérique. La bande-originale très soignée d’Alexandre Poncet est également proposée, dans un très compressé 256 kbps malheureusement. A cela s’ajoute un dvd bonus (et non blu-ray par contre) très conséquent proposant notamment une masterclass du grand Guillermo Del Toro, un échange avec le passionné Christophe Gans ainsi qu’une rencontre avec John Landis, Joe Dante (que l’on aperçoit déjà des bribes dans le documentaire), Steve Johnson et John Vulich (deux grands professionnels des effets spéciaux). Ce n’est donc pas moins de 4 heures de bonus qui attendent les plus passionnés sur le sujet. Massif.
L’image :
Sans briller, cette combinaison d’interviews, d’images d’archives et autres mises en scènes de maquettes et dessins fait le boulot. Les conditions de tournage des différentes interventions du « présent » posent parfois quelques problèmes de définition et de grain mais à côté le traitement des images d’archives s’avère très propre compte tenu de la qualité de certaines.
Le son :
Une seule piste en anglais 5.1 qui, comme l’image, se situe dans les standards du format. On est pas ébloui mais l’ensemble se montre constant et solide.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.