Le 20 octobre 2019
- Date de sortie : 22 août 2019
- Plus d'informations : Le site officiel
- Festival : Rentrée littéraire 2019
Disponible sur
Natacha Appanah livre un nouveau roman poétique et juste, à la hauteur de son beau titre verlainien.
Résumé : « Sa mère et sa sœur savent que Loup dort en prison, même si le mot juste c’est maison d’arrêt mais qu’est-ce que ça peut faire les mots justes quand il y a des barreaux aux fenêtres, une porte en métal avec œilleton et toutes ces choses qui ne se trouvent qu’entre les murs. Elles imaginent ce que c’est que de dormir en taule à dix-sept ans mais personne, vraiment, ne peut imaginer les soirs dans ces endroits-là. » Comme dans le poème de Verlaine auquel le titre fait référence, ce roman griffé de tant d’éclats de noirceur nous transporte pourtant par la grâce de l’écriture de Nathacha Appanah vers une lumière tombée d’un ciel si bleu, si calme, vers cette éternelle douceur qui lie une famille au-delà des drames.
Notre avis : Après Le dernier frère, puis Tropique de la violence, récompensé par le Prix Femina des lycéens en 2016, Nathacha Appanah crée un nouvel univers, cette fois encore autour d’un garçon, un garçon au nom étrange, au nom fort, plus fort que lui, autour de Loup.
À la fois poétique, métaphorique, et vibrant de justesse, Le ciel par-dessus le toit est sans doute l’un des romans les moins durs de l’auteure. Pas de violence, ou alors seulement sous-jacente, davantage une révolte silencieuse, des mots puissants et fragiles à la fois, toujours très bien choisis, soigneusement soupesés. Nathacha Appanah écrit sur la détresse d’un jeune, qui tire sa source dans la détresse de sa mère, cette tornade rousse et douce, Éliette devenue Phénix. Sa jeunesse de reine de beauté forcée, de petite starlette peinturlurée, quasi-Lolita choyée, est racontée, s’intercalant dans les pages qui parlent de Loup, Loup enfermé, sans ciel au-dessus de la tête, sans piste pour courir et extérioriser son angoisse surdimensionnée. Entourée de ses deux enfants, Phénix faisait de son mieux, s’éloignait du comportement de ses parents dont elle a tellement souffert, pour créer une nouvelle forme d’amour mutilé, incomplet. Alors Loup est parti, parti pour rejoindre sa sœur, Paloma, et il se retrouve derrière les barreaux plutôt que blotti tout contre son aînée. Phénix a échoué : donner des prénoms pleins d’impétuosité, des noms d’animaux, ne suffit pas, des ailes et des griffes métaphoriques ne protègent pas les enfants de l’impitoyable. Seuls les bras réconfortants d’une mère le peuvent.
L’auteure livre ici un récit comme on les aime, court, sans fioritures, percutant, avec beaucoup de finesse, d’amour et d’espoir, à l’image du poème de Verlaine qui lui donne son nom.
Le ciel par-dessus le toit - Nathacha Appanah
Gallimard
128 pages
140 x 205 mm
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Galerie photos
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