Le 4 janvier 2024
Aimable parodie des films de chevalerie, Le bouffon du roi bénéficie d’un rythme soutenu et d’un scénario proliférant.
- Réalisateurs : Melvin Frank - Norman Panama
- Acteurs : Danny Kaye, John Carradine, Angela Lansbury, Basil Rathbone, Robert Middleton, Cecil Parker, Mildred Natwick, Glynis Johns, Michael Pate , Edward Ashley
- Genre : Aventures, Historique, Comédie musicale, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Swashbuckler Films
- Durée : 1h41mn
- Reprise: 20 décembre 2017
- Titre original : The Court Jester
- Date de sortie : 14 septembre 1956
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Résumé : Au Moyen Âge, Roderick, ignoble félon, a usurpé le trône d’Angleterre et règne en tyran sur le pays. Le véritable héritier, qui n’est encore qu’un bébé, porte sur les fesses la marque tatouée de son lignage. Une bande de rebelles veille sur le prince et attend son heure pour passer le pouvoir au légitime héritier de la couronne. Le vaillant « Renard noir », chef des nobles brigands, garantit de sa vie l’avenir de l’enfant. Un de ses fidèles parvient à se faire passer pour un bouffon italien à la cour de Roderick et se charge de glaner tous les renseignements utiles aux rebelles. Un complot se prépare pour démasquer le tyran et mettre fin à son règne...
Critique : Melvin Frank est surtout connu pour ses films, réputés les meilleurs, tournés avec Norman Panama, dont deux avec Danny Kaye, Un grain de folie (1954) et ce Bouffon du roi. On imagine mal la popularité du comédien dans les années 50, fantaisiste chanteur virevoltant qui anime cette parodie avec un entrain inépuisable. Il y joue de ses talents singuliers, dont une impeccable prononciation qui lui fait proférer des virelangues à grande vitesse. Mais ce qui frappe surtout le spectateur contemporain, c’est le caractère bon enfant de l’ensemble, qui en fait une œuvre plaisante, évidemment exempte de vulgarité, grossièreté et violence .
L’intrigue n’est qu’un prétexte : un enfant roi caché, un despote, un faux bouffon, une princesse rêveuse, le tout assorti de références à de multiples classiques hollywoodiens, mais elle sert de cadre à un développement furieux de quiproquos et d’intérêts mal compris. Le rythme n’est ralenti que par les chansons, tendres ou drôles, qui ponctuent l’action, et disparaissent dans la seconde partie ; on sera plus ou moins séduit, certaines relevant de la gageure par leur rapidité. De même les grimaces de Kaye, certains gags éventés ont mal vieilli. Néanmoins, on trouvera dans ce film coloré des raisons de se réjouir : outre le numéro impeccable du méchant Basil Rathbone, habituel vilain de nombre de métrages, beaucoup de détails enchantent. Ainsi de la princesse qui brode malgré la détresse de son père et des hommes qui se battent, ou des épreuves parodiques pour devenir chevalier. Pareillement, la rapidité de certaines actions, comme le claquement de doigts, ou la prolifération d’intrigues secondaires interférant dans le récit principal sont des sources d’amusement efficaces. D’autant que les réalisateurs filment l’ensemble avec sérieux, en respectant les codes et jusqu’à l’utilisation de la musique : il y a bien des duels, des cérémonies, des banquets, tout un rituel que Danny Kaye s’emploie souvent malgré lui à bouleverser. Il frôle parfois l’absurde et le burlesque, comme pendant l’adoubement accéléré, mais la plupart du temps le comique en reste à un amusement gentillet.
On sourit donc souvent devant ce film qui bénéficie d’un scénario bien charpenté aux inventions multiples et comporte assez de bons moments pour qu’on ne s’y ennuie pas. Au fond, il est le reflet de ces spectacles familiaux que Hollywood produisait, charmants et inoffensifs. En ce sens, il intéressera tous les amoureux du cinéma américain, et peut-être même que leurs enfants seront séduits par un comique légèrement désuet mais dynamique en diable.
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