Belle plante... carnivore
Le 12 novembre 2003
Un drame émouvant et singulier, bien que trop dilué.
- Réalisateur : Peter Kosminsky
- Acteurs : Renée Zellweger, Michelle Pfeiffer, Robin Wright (Robin Wright Penn), Alison Lohman
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Seven sept
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– Durée : 1h50mn
– Titre original : White oleander
Un drame émouvant et singulier, bien que trop dilué.
L’argument : Le destin d’Astrid, quinze ans, bascule le jour où sa mère est arrêtée pour le meurtre de son compagnon. Elle plonge dans une vie instable, de famille d’accueil en foyer, chaque fois confrontée à d’autres règles, d’autres habitudes que les siennes. La jeune fille affronte vaillamment cette nouvelle existence, en essayant tant bien que mal de se réinventer. Pourtant, du fond de sa prison, sa mère refuse de lâcher son emprise sur elle, au risque de perturber encore plus sa fragile adolescence.
Notre avis : Bien décidé à ne pas sombrer dans l’écueil du film réaliste, retraçant le quotidien sordide d’une adolescente placée en foyer et ballottée d’une famille d’accueil à une autre, Kosminsky est finalement tombé dans d’autres travers. L’approche esthétisante du réalisateur tend à favoriser le cliché quand il se penche sur les misères de son héroïne, telle que la confrontation à la violence entre adolescents livrés à eux-mêmes dans les foyers. Idem quand il s’attaque à l’évolution psychologique de l’adolescente, puisqu’il se concentre sur les apparences, se contentant de mettre l’accent sur les métamorphoses physiques de la jeune fille, véritable caméléon au contact de chaque nouvelle famille. Et du coup, progressivement anesthésiés par une narration trop conventionnelle, qui découpe consciencieusement la transformation d’Astrid en épisodes successifs, on en oublie le principal intérêt du film. Car peu importe qui elle croisera durant son difficile parcours, c’est sa relation avec sa mère qui envahit tout, influence tout et, au final, détruit tout. Femme superbe et charismatique, idolâtrée pendant l’enfance, celle-ci se révèle progressivement égoïste et nuisible même derrière les barreaux. Du coup, on en ressort un peu frustrés car Kosminsky attise l’intérêt du spectateur sans jamais le maintenir, pose des questions sans vraiment y répondre, ébauche des personnages sans les laisser s’épanouir.
C’est dommage, car si l’affiche, bardée de trop de stars hollywoodiennes, pouvait laisser craindre le pire, la distribution est en fait épatante. Michelle Pfeiffer, inattendue en femme vénéneuse et narcissique, montre des palettes jusque-là inexplorées par ses précédentes interprétations. Robin Wright Penn, très haute en couleur en ancienne strip-teaseuse reconvertie dans la contemplation religieuse, et Renee Zellweger, fragile petite chose, sont des mamans de substitution hors normes.
Laurier blanc est un drame élégant et singulier, émouvant, bien que trop dilué. Kosminsky ne cherche pas la facilité et laisse ses personnages dévoiler progressivement leurs cartes. Si les joueurs sont bons, on regrette qu’en définitive, la partie n’ait pas été plus serrée.
Coup d’œil : Laurier blanc est l’adaptation d’un roman éponyme de Janet Fitch, qui a remporté un très gros succès à sa sortie en 2001 aux Etats-Unis. Pour une fois, Hollywood a présenté le scénario à l’auteur du livre, afin d’obtenir son approbation avant de développer le projet.
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