Las niñas - Pilar Palomero - critique

Critique : Celia n’est pas malheureuse, mais vit une existence plutôt morne pour son âge. À l’école, la discipline rigoureuse des sœurs ne donne pas beaucoup l’occasion de s’évader : pour exemple, la chorale dont elle fait partie, et dans laquelle les filles sont toutes en uniforme, est dirigée par une religieuse qui en fait chanter certaines, alors que d’autres doivent impérativement faire semblant et c’est un ordre. Avec sa mère, seuls comptent son éducation et son bien-être physique : pas de complicité, pas de référence au père...
Les choses vont commencer à un peu basculer quand arrive Brisa (Zoé Arnao), une nouvelle élève venue d’une grande ville (Barcelone). Cette dernière, sans être totalement délurée, mais vivant dans un milieu plus ouvert, va la conduire vers un début d’émancipation avec la mode, le maquillage, le changement de coiffure... et aussi l’école buissonnière.

Cette chronique de l’enfance, plutôt juste, dont les éléments sont probablement puisés dans les souvenirs de la cinéaste Pilar Palomero, reste toujours dans des limites très raisonnables. La crise de l’adolescence de Celia ne produira pas de gros dégâts et son amie n’est pas une jeune fille que l’on peut qualifier de subversive.
Mise à part la dernière partie étonnante et tout à fait poignante, ce joli film trop lisse ne fait qu’effleurer le contexte corseté d’une Espagne qui portait encore les traces du franquisme.
Les interprètes, et principalement les jeunes filles, sont aussi sobres que justes.