Le 22 août 2013
Petite séance de rattrapage d’un film français dont la carrière n’a malheureusement pas dépassé les 70.000 entrées durant l’été... Critique
- Réalisateur : François-Xavier Vives
- Acteurs : Marie Gillain, Jalil Lespert, Miou-Miou, Bernard Blancan, Jean-Louis Sbille
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 31 juillet 2013
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Landes est un film plutôt sage mais porté par une photographie soignée et la belle interprétation de Marie Gillain.
L’argument : Années 20, dans les Landes.
Liéna, 35 ans, hérite à la mort de son mari de ses vastes propriétés au cœur d’une forêt industrielle et de son drôle de rêve : l’électricité partout sur ses terres.
Elle veut à tout prix faire de ce rêve électrique une réalité. Sauf que personne n’en veut, ni son milieu, ni les syndicats.
Alors elle se bat, s’entête… mais comprend qu’il existe d’autres batailles à livrer...
Quand le destin d’une femme libre rencontre le destin d’un pays...
- © Sesame Films
Notre avis : François-Xavier Vives a réalisé de nombreux documentaires pour la télévision avant de signer ce premier long métrage et cela se ressent. Cela se ressent car on est dans la droite lignée de ce qu’il a pu réaliser au début de sa carrière de documentariste, tel 1860 ou l’extrême horizon, dans lequel il s’intéressait déjà à ses terres landaises d’origine et à leurs transformations. Le film Landes porte cela en lui, évoquant ce lieu où certains sont en quête de changement social et d’autres de progrès technique. Mais le cinéaste ne nous offre pas pour autant un regard froid et informatif, car son film est avant tout un portrait de femme où la dimension romanesque n’est jamais délaissée.
Dès les premières images, le romanesque et le pictural prennent place avec cette cérémonie funèbre, où l’on ne distinguera distinctement que l’affliction de Liéna (incarnée par Marie Gillain), dont on sent l’attachement fort à son défunt mari. La photographie est véritablement une des grandes forces de cette œuvre, dont les premières séquences évoqueront, par le clair-obscur, la dimension mortuaire des intérieurs dans lesquels Liéna évolue, face à la lumière et aux promesses de la nature landaise. Tout le projet du film sera de filmer l’émancipation de cette femme, ayant héritée des vastes propriétés de son mari et qui contre vents et marées tentera d’imposer la "folie" de ce dernier : installer l’électricité sur les terres landaises. Ce combat qu’elle fera sien, se concrétise lors d’une belle séquence muette où elle consulte par hasard un album de gravures sur Manhattan, où son visage semble illuminé par les lumières des gratte-ciels new yorkais.
Ce combat obsessionnel va l’aveugler au point de ne pas voir l’opposition réelle qui se trame au sein de la communauté des gemmeurs, en voie de prolétarisation, qui demande des avancées sociales plutôt que des avancées techniques. Dans cette opposition d’idéaux, le cinéaste ne cherchera jamais à prendre parti. On pourra cependant lui reprocher l’académisme et la théâtralité de certaines séquences mettant en scène les gemmeurs ou l’aristocratie locale. Cette opposition un peu appuyée n’est atténuée que par le personnage d’Ivan, régisseur des propriétés de Liéna, dont le conflit entre l’appartenance sociale et son statut professionnel aurait mérité une attention plus particulière. Malgré cela, François-Xavier Vives signe un premier film ambitieux et prometteur.
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