Film-mousson
Le 25 juin 2002
Bollywood à son meilleur vous offre 3h40 d’émotion.
- Réalisateur : Ashutosh Gowariker
- Acteurs : Paul Blackthorne, Aamir Khan, Rachel Shelley, Gracy Singh, Rajesh Vivek
- Genre : Comédie dramatique, Musical, Film de sport
- Nationalité : Indien
- Editeur vidéo : Gaumont/Columbia/Tristar Home Video
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– Durée : 3h40mn
Bollywood à son meilleur vous offre 3h40 d’émotion.
Il faut prendre une grande inspiration avant que de plonger dans l’univers chamarré de Lagaan, super-comédie musicale "bollywoodienne" réalisée par Ashutosh Gowariker et nommée aux Oscars 2002. Vainqueur de sept prix lors des "Zee Cine Awards" - plus haute récompense du cinéma indien -, Lagaan est d’ores et déjà un film culte et un énorme succès commercial en Inde. Gros plan sur un film-mousson et 3h40 d’émotions ! [1]
1893. L’intrigue ? Simple et éternelle. Celle d’une fable, où le méchant est bien celui qu’on croit et où le gentil dispose de la panoplie complète du héros (trait typique du cinéma indien.. ni nuance, ni demi-mesure). Le méchant c’est le Capitaine Andrew Russell (Paul Blackthorne, comique anglais qui endosse parfaitement son rôle de dictateur à la petite semaine), le gentil, Bhuvan (Aamir Khan) paysan fier et courageux. L’enjeu ? L’impôt sur les récoltes (lagaan). La vie ou la mort en somme. L’affrontement ? Un match de cricket car le gentil a eu l’impudence de qualifier ce sport de "jeu d’enfants ridicule". Si les Anglais l’emportent, l’impôt est triplé, s’ils perdent, toute la province en sera exemptée pendant trois années !
Alors les Indiens devront apprendre... les règles de ce jeu d’abord, à jouer ensuite, aidés en tout cela par Elizabeth (Rachel Shelley, sorte de sous-Andy Mac Dowell), la sœur du méchant, dont la gaucherie lyrique peut laisser pantois. Face à elle, Gauri (Gracy Singh), amoureuse de Bhuvan, voit d’un mauvais œil l’immixtion de cette concurrente.
Avant de jouer, encore faut-il une équipe. Comment, en effet, convaincre un village puis toute une province du sérieux d’une telle entreprise ? Surtout, comment passer outre l’appartenance ethnique ou religieuse. C’est là sans doute la principale question qu’inspire Lagaan. Dans un pays où l’œcuménisme n’est guère de mise, on nous montre une équipe composée d’Hindous, d’un Sikh, de Musulmans et... d’un Intouchable ! Le charisme de Bhuvan suffit-il à nous éclairer ? Vœu pieu de réconciliation que formule le réalisateur ou supercherie "bollywoodienne" (rappelant celles si fréquentes d’Hollywood) ? Apparemment, par souci de cohésion nationale, cette figure de style est devenue un élément incontournable des scenari indiens.
Le jeu des acteurs, lui, ne laisse de surprendre. Un peu comme dans le cinéma japonais, les expressions du visage sont essentielles (des sourcils en particulier), la gestuelle exacerbée, théâtrale. L’émerveillement naît aussi, sans doute, de notre incompréhension. Il faut pourtant noter que le kitsch de ce film indien reste raisonnable, et se veut accessible à un public occidental. La mise en scène des passages musicaux est une réussite et Gracy Singh en particulier, formée à la danse dès son plus jeune âge, illumine Lagaan de sa grâce et de sa fraîcheur.
Enfin, la seconde partie du film nous réserve une partie de cricket d’anthologie ! Une heure et demie d’un jeu incompréhensible ! Splendide ! Et au bout du match, peut-être... la pluie ?
[1] L’expression "Bollywood" fait référence à Bombay, capitale de la première cinématographie du monde (800 films par an en moyenne). La production indienne touche un très vaste public (Asie du sud-est, Afrique noire, ex-URSS, communautés indo-pakistanaises en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.)
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