Trois hommes et trois femmes
Le 8 janvier 2009
Un premier film sensible et attachant, qui ancre le jeune cinéma d’auteur dans une veine typiquement européenne.
- Réalisateur : Frédéric Choffat
- Acteurs : Sandra Amodio, Vincent Bonillo, Antonella Vitali
- Genre : Romance, Road movie
- Nationalité : Suisse
- Distributeur : Jour2fête
- Durée : 1h24mn
- Date de sortie : 7 janvier 2009
- Plus d'informations : Le site du film
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– Première mondiale au Festival de Locarno, Suisse : 10 août 2006
L’argument : Gare de Genève. Une femme va à Marseille donner une conférence. Un homme court à Berlin découvrir son enfant. Une jeune femme part vivre à Naples. Et quand l’autre s’invite sur le siège d’en face, une réalité nouvelle peut surgir.
- © Jour2fête
Notre avis : Depuis Alain Tanner, Claude Goretta et Michel Soutter, le cinéma suisse n’avait plus vraiment brillé et il semblerait que les Dardenne leur ait fauché le sceptre de cinéastes de la francophonie européenne. Il est encore trop tôt pour savoir si Frédéric Choffat sera le futur grand réalisateur helvète mais cette première œuvre, certes imparfaite et inaboutie, ne démérite pas pour autant. Au premier abord, le film pourrait faire songer à une commande sur le thème de l’errance européenne, et cette fiction évoque Nulle part terre promise, d’Emmanuel Finkiel, dans cette description d’un continent à deux voire trois vitesses : de l’évocation de l’opulence suisse à la convivialité napolitaine, en passant par une immigrée tchèque forcément désargentée, Choffat offre une synthèse de réalisme socio-économique et de stéréotypes journalistiques. Ici, trois histoires croisées se font écho, sans que les trois couples respectifs ne se rencontrent : on ne saurait ainsi parler de « film choral » miniature puisque chaque segment est indépendant. La seule séquence qui montre plusieurs des personnages principaux (presque) dans le même cadre est le début du film, dont l’action se situe dans la même gare ; on a ici un joli prélude dans lequel la caméra exerce la filature d’individus cernés par l’urgence. Ensuite, l’œuvre passe d’un couple à l’autre, en déclinant la thématique simple de la confrontation homme/femme avec trois duos de comédiens et trois destinations en partance de Genève. Le segment « Genève-Berlin » (un Français hésite entre les perspectives d’une future paternité et le sentiment de liberté créé par la rencontre avec une jeune Tchèque) est le plus glauque et sans doute le plus maladroit par son côté inabouti. « Genève-Naples » est le plus drôle (ou en tout cas le moins oppressant) par ce marivaudage très « comédie américaine » entre une Italienne en quête de ses racines et un chef de wagon cherchant à l’en dissuader. Ce couple (le plus mal assorti des trois) émeut par ses hésitations et maladresses, et le film offre en filigrane une jolie réflexion sur l’identité culturelle des immigrés de la deuxième génération. Quant à la partie « Genève-Marseille » (une conférencière surmenée dépanne un voyageur sans billet ni argent), elle présente un indéniable charme, en dépit d’une problématique assez convenue sur la conciliation entre carrière professionnelle réussie et vie sentimentale épanouie. Dans ses meilleures séquences, La Vraie vie est ailleurs se rapproche du minimalisme écorché d’un Philippe Garrel, qui lui font pardonner ses airs de « Chabadabada » européen.
– Bande-annonce de La vraie vie est ailleurs
- © Jour2fête
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