Le 23 juillet 2020
Une femme mariée depuis six ans avoue à son mari qu’elle a eu un enfant avant de le connaître et qu’elle l’a abandonné. S’appuyant sur des dialogues de Marguerite Duras, Jean Chapot nous livre un film insolite, moderne, mais un peu froid.
- Réalisateur : Jean Chapot
- Acteurs : Michel Piccoli, Romy Schneider, Hans Christian Blech
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Distributeur : Compagnie Française de Distribution Cinématographique (CFDC)
- Editeur vidéo : Studiocanal
- Durée : 1h22mn
- Date de sortie : 18 novembre 1966
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Résumé : A Berlin, Julia (Romy Schneider) est mariée avec Werner (Michel Piccoli), français qui travaille pour une entreprise allemande. Un jour, elle avoue à son mari que six ans plus tôt elle a abandonné son petit garçon à la naissance pour le confier à une famille d’ouvriers polonais émigrés. Elle souhaite désormais récupérer son enfant.
Critique : Jean Chapot, principalement scénariste et réalisateur pour la télévision n’a tourné que deux longs métrages pour le cinéma : celui-ci et Les granges brûlées, un film policier bénéficiant d’une belle distribution, Alain Delon et Simone Signoret en tête.
La voleuse lui permet de former, pour la première fois à l’écran, le couple Schneider/Piccoli, qui fera notamment les belles heures du cinéma de Claude Sautet.
En ce qui concerne les dialogues, le metteur en scène s’adjoint la plume de Marguerite Duras. On ne l’oublie pas tout le long du film : les échanges, particulièrement entre Julia et Werner, revêtent un aspect littéraire tout juste dépassé par le talent des comédiens. L’un des intérêts du film est de nous montrer l’Allemagne reconstruite des années 60, créant ainsi une ambiance froide, quasi déshumanisée, dans un noir et blanc granuleux : appartements neufs, pratiques mais sans âme, parkings géants, usines démesurées qui crachent des fumées polluantes, sans aucun doute, cafétérias toutes conçues sur le même modèle... une image peu engageante du monde moderne !
Plus que le désir d’enfant, c’est l’incommunicabilité du couple qui est au centre de cette œuvre. Cette filiation (volontaire ?) avec le cinéma de Michelangelo Antonioni est indéniablement due à l’association Jean Chapot/Marguerite Duras et aboutit à un film insolite, trop froid, mais non dénué d’une certaine modernité. Le talent et l’évidence du couple vedette font aussi largement la différence... D’autres cinéastes dans les années 70 (et pas que Sautet !) ne s’y tromperont pas.
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