Marée basse
Le 10 septembre 2014
Une œuvre qui traite des mécanismes du totalitarisme à la manière d’un teen-movie américain. Peu convaincant.
- Réalisateur : Dennis Gansel
- Acteurs : Jürgen Vogel, Frederick Lau, Max Riemelt , Jennifer Ulrich, Christiane Paul
- Genre : Drame
- Nationalité : Allemand
- Durée : 1h48mn
- Titre original : Die Welle
- Date de sortie : 4 mars 2009
- Plus d'informations : Le site du film
Une œuvre qui traite des mécanismes du totalitarisme à la manière d’un teen-movie américain. Peu convaincant.
L’argument : En Allemagne, aujourd’hui. Dans le cadre d’un atelier, un professeur de lycée propose à ses élèves une expérience visant à leur expliquer le fonctionnement d’un régime totalitaire. Commence alors un jeu de rôle grandeur nature, dont les conséquences vont s’avérer tragiques.
Notre avis : Dennis Gansel fait partie d’une nouvelle génération de réalisateur allemand, qui cherche à redonner des couleurs à une cinématographie en déliquescence. Après avoir déjà traité le fascisme dans Napola (Before the fall) en 2004, le jeune cinéaste adapte ici le roman éponyme de Todd Strasser qui s’inspire d’un fait réel - une expérience réalisée dans un Lycée californien en 1967.
Ce qui surprend d’emblée à la vision de La vague, c’est son esthétique : Gansel a décidé de traiter son histoire à la manière des teen-movies américains qui abusent souvent d’un montage clippé et d’une musique pop-rock redondante. Si ce choix formel semble être une bonne idée, celui-ci permettant de signifier la superficialité et la dépolitisation d’une jeune génération qui n’a pas connu le fascisme et la guerre, on comprend rapidement qu’il s’agit en réalité du style même de l’auteur, tant il abuse d’un manque de nuance dans le traitement de son récit. Les personnages sont beaucoup trop caricaturaux - le fameux jeune homme isolé et suicidaire - et adhèrent en quelques séquences expéditives au régime totalitaire instauré par leur professeur, interprété avec talent par Jürgen Vogel. Le film explique pourtant bien le processus de l’embrigadement fasciste, qui est lié à la frustration et au malaise social, tout en étant trop binaire : l’un des seuls personnages qui résiste au mouvement a des parents baba-cool ; les embrigadés - le plus souvent des jeunes punks livrés à eux-mêmes - boivent quelques bières, font du skate et jouent sans surveillance parentale à des jeux vidéo... L’auteur devient alors très moralisateur, voire même réactionnaire à la manière des associations familiales aux tendances extrêmes qui stigmatisent de tels comportements. Enfin, si le cinéaste essaie également de développer une métaphore du sport comme représentation même de l’univers fasciste - voir Les dieux du stade de Leni Riefenstahl -, cela se résume à un match de water-polo qui n’insiste pas suffisamment sur le phénomène de masse et de culte du groupe.
Au final, voici un métrage qui a été pensé à la légère par un jeune réalisateur qui ne semble pas plus politisé et profond que la génération qu’il décrit.
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roger w 28 mars 2009
La vague - la critique
Aussi étrange que cela puisse paraître, je trouve les arguments du critique tout à fait valables et défendables. Il est vrai que le film manque de nuances, mais il se trouve que, justement, c’est la rapidité de cet embrigadement qui fut si particulier à l’expérience décrite dans le film. De plus, il est tellement rare de voir un film allemand qui possède de réelles qualités esthétiques pour en profiter. Il est également osé de traiter un tel thème en Allemagne et donc de confronter le peuple allemand à ses propres démons, même si nous serions capables de tels débordements. Même si le film est imparfait, il a au moins le mérite de faire réflechir sans pour autant oublier de passionner.
Norman06 29 avril 2009
La vague - la critique
Pesant film à thèse, qui développe sa démonstration à coup de truelle. Le jeune nazillon en sommeil est forcément névrosé et en manque de reconnaissance, l’épouse passe de la méfiance indulgente à la nette réprobation, les élèves n’ont aucune conscience morale et politique. Tout est téléphoné et prévisible, jusqu’à la grotesque séquence finale. Il manque un Haneke pour apporter de l’épaisseur à ce mauvais mélo.