La stratégie du choc : la crise du capitalisme ?

Michael Winterbottom livre en images sa version du livre de Naomi Klein sur la domination mondiale du capitalisme. Considérations intempestives ou premier brûlot de la décennie ?

L’argument : Une enquête sur le "désastre du capitalisme", fondée sur la proposition de Naomi Klein affirmant que le capitalisme néo-libéral alimente les catastrophes naturelles, la guerre et la terreur pour établir sa domination...

Notes : Difficile de faire du « no logo » pour cette adaptation documentaire du livre-brûlot de Naomi Klein, la théoricienne militante canadienne qui fustige médiatiquement depuis plus d’une dizaine années maintenant le grand méchant loup du capitalisme incarné par les Etats-Unis. Elle assure la narration de cette fable alarmiste qui entend nous confronter aux dangers que les pouvoirs - aussi bien politiques qu’économiques - ont eux-mêmes mis en place pour s’assurer la domination de la planète.
A la tête de ce projet, le cinéaste Michael Winterbottom et son acolyte Mat Whitecross, dont c’est loin d’être le premier passage au documentaire (parmi les plus récents, The road to Guantanamo), et eux-mêmes habitués d’un cinéma qui se déclare de manière générale « alternatif ». En Grande-Bretagne, le film a été diffusé sur la chaîne Channel Four, qui milite depuis longtemps pour la survie du cinéma britannique indépendant.
Seul couac dans les rouages de cette rhétorique « anti-libéralisme sauvage », les nombreux désaccords entre les réalisateurs et Naomi Klein, qui aurait voulu être seule à contrôler le ton et le propos du film, et qui précisait en août dernier que The shock doctrine n’était pas une version illustrée de son livre, mais bel et bien une « adaptation »... A l’heure où les alertes à la crise ont fait déchanter une partie des maîtres de guerre du capitalisme, Michael Winterbottom réussira-t-il le coup de génie d’un Guy Debord décuplant à l’écran la force de son essai La société du spectacle ? Réponse en images, le 10 mars 2010.

© Haut et court