La saison des orphelins

Ce thriller à la frontière du fantastique est un métrage en eaux troubles qui sonde les chimères et les peurs enfantines, tout en semant la raison et le spectateur en cours de route. Dommage, la réalisation était prometteuse.

L’argument : Des enfants jouent... Un étranger, la quarantaine, arrive à Kreutzeim, bourgade isolée dans l’Est de la France. Les jours passent. Cet étranger se révèle être le seul survivant, amnésique, d’un drame survenu trente ans plus tôt, quasi jour pour jour. Un drame où sept enfants disparurent...

Notre avis : En partant dans les méandres de la mémoire d’un trentenaire amnésique, seul survivant d’un drame ayant entrainé la disparition de six enfants, le réalisateur David Tarde signe un thriller étonnant de par son sujet mais finalement peu convaincant dans son aboutissement. Tarde entrecoupe avec dextérité la quête de vérité d’Alexandre Gérard, interprété par Laurent Lucas, par des flash-back, véritables cailloux menant inexorablement vers un dénouement décevant. En multipliant les paramètres dramatiques (traumatisme des orphelins de la seconde guerre mondiale, abandon d’enfant, syndrome Folcoche, etc...), le scénario nous noie dans un excès de détails et de pistes, surfant à la limite du fantastique, sans jamais choisir entre une réalité fantasmée par l’imagination sans borne de jeunes enfants - au jeu très inégal - et le paranormal. Un manque de choix véritable qui nourrit un temps le mystère tout en nous laissant sur notre faim, faute de réelle audace. Au final, l’écriture hasardeuse fait de l’ombre à la réalisation prometteuse. On suivra donc avec curiosité les prochains pas d’un cinéaste bien singulier.