Le 9 octobre 2018


- Scénariste : Jean-Yves Le Naour>
- Dessinateur : Christelle Galland
- Coloriste : Sandrine Cordurié
- Genre : Historique
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 3 octobre 2018
- Durée : 5
La Petite Fille qui Voulait Voir la Guerre oscille entre deux époques, la France de nos jours et celle de la Première Guerre mondiale. Nous suivons Clémence Dambois, jeune ado qui, découvrant son nom de famille sur un monument aux morts, décide de faire un exposé sur son ancêtre mort au front et nous enchaînons avec la vie de Clémence Dambois (mais une autre), petite fille qui voit son père partir à la guerre lors de la mobilisation d’août 1914. Cette Clémence qui est donc l’arrière grand-mère de l’autre Clémence. Vous nous suivez ?
Résumé : Dans ce récit émouvant, Jean-Yves Le Naour utilise ses connaissances de la Grande Guerre pour faire revivre, au travers de Clémence, une époque. Il fait le choix très intéressant de nous montrer la vie à l’arrière, loin des tranchées et du conflit. Christelle Galland utilise sa plume pour recréer cet univers mais aussi pour donner de grands yeux attendrissants à ses deux héroïnes, Clémence et Clémence.
Le récit joue sur les deux époques mais, selon nous, l’intrigue du passé est bien plus forte que celle du présent. En 1914, Clémence attend un père qui ne reviendra peut-être jamais du front. Elle lui écrit et ce sont ses lettres que la petite Clémence d’aujourd’hui découvre dans un vieux coffre chez ses grand-parents, un siècle plus tard. Clémence qui, elle, voit ses parents se déchirer dans une histoire qui risque de finir en divorce. Drame, certes mais tellement moins fort que celui du passé et qui fait que, comme Clémence, nous n’avons qu’une hâte, replonger dans ces années sombres pour savoir ce qui va arriver à la Clémence d’antan.
Bien que du même sang et très proche physiquement, les deux Clémence ne se ressemblent pas de caractère. On s’attache très vite à la Clémence de 1914, son caractère fort, son amour incommensurable pour son père et sa mère, sa manière d’absorber le choc de la guerre...
Le graphisme de Christelle Galland donne vie aux deux périodes, son trait réaliste sait néanmoins conférer aux visages une douceur et légèreté bienvenue dans ce drame, pour alléger les situations. Le graphisme retrace la France de la première guerre mondiale. Les couleurs de Sandrine Cordurié participent à l’émotion qui se dégage de cette histoire.
Le tome se finit par un cahier de huit pages revenant sur les éléments historiques qui interviennent discrètement tout au long du récit. Sous forme de petits articles, Jean-Yves Le Naour parle des monuments aux morts, des bateaux qui remontaient le Rhône, des pupilles de la nation et d’autres points très intéressants à découvrir.
Une BD sur la première guerre mondiale, mais avec une approche émouvante et surtout avec un personnage original fort, une petite fille qui voulait plus voir son père que la guerre et qui tente de trouver son chemin dans une France en plein chaos.