Le 19 juillet 2022
Aux studios de la Victorine à Nice, commence le tournage de Je vous présente Pamela. L’un des plus beaux films à ce jour sur le cinéma, porté par la musique inoubliable de Georges Delerue.
- Réalisateur : François Truffaut
- Acteurs : Jean-Pierre Léaud, Jean-François Stévenin, Bernard Menez, Jacqueline Bisset, Alexandra Stewart, Valentina Cortese, Jean-Pierre Aumont, Jean Champion, Dani, Nike Arrighi
- Nationalité : Français
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h52mn
- Date de sortie : 23 mai 1973
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Résumé : Aux studios de la Victorine à Nice, Ferrand (François Truffaut), commence le tournage de son nouveau film "Je vous présente Pamela". On attend l’arrivée imminente de l’actrice britannique à la réputation internationale, Julie Baker (Jacqueline Bisset). Les membres de l’équipe s’affairent autour du metteur en scène, en premier lieu Joëlle, son assistante et scripte (Nathalie Baye).
Critique : En 1972, peu de long métrages avaient mis en scène les coulisses d’un tournage. On peut citer deux exemples américains, sortis en 1952 : Les Ensorcelés (The Bad and the Beautiful, 1952) de Vincente Minnelli et Chantons sous la pluie (Singin’ in the Rain), de Stanley Donen et Gene Kelly. Plus près de nous, en 1963, il y eut Le Mépris de Jean-Luc Godard, le frère d’armes de Truffaut, avec qui il se fâchera justement après ce film.
Il ne fait aucun doute que le cinéphile cinéaste a pensé à ces œuvres antérieures, au moment d’écrire le scénario de celui-ci. Il s’adjoint, pour ce faire, le concours de ses vieux complices Suzanne Schiffman et Jean-Louis Richard.
Au cœur de l’histoire, et à différents niveaux, les références au septième art ne vont évidemment pas manquer : pour le casting, Truffaut fait appel à Jean-Pierre Aumont, jeune premier des années 30 et 40, qui construisit sa carrière aux États-Unis, Valentine Cortese, actrice italienne (elle fit aussi un passage par Hollywood), et Jacqueline Bisset, à cette époque déjà une star, mais qui n’avait tourné qu’un seul film en France.
Puisant dans son propre univers, le metteur en scène demande à Jean-Pierre Léaud d’incarner un acteur immature et imprévisible, tout à fait semblable à Antoine Doinel, l’un des personnages récurrents de son œuvre (son double en quelque sorte).
Les clins d’œil cinéphiles abondent : ainsi, dans une séquence, Ferrand reçoit un paquet contenant de nombreux ouvrages sur le cinéma, consacrés à Rossellini, Lubitsch, Hawks... et Godard ; à un autre moment, c’est un (faux) carrefour des studios qui s’orne d’une plaque : la rue Jean Vigo !
Le metteur en scène s’est lui-même donné le rôle... du cinéaste qu’il a rendu sourd d’une oreille et appareillé, comme à moitié tourné vers son monde intérieur.
Le récit, déroulé comme un journal de bord, est émaillé de nombreuses anecdotes de tournage que l’on imagine vraisemblables ou, tout au moins, qui trouvent leur origine dans un fait réel. A titre d’exemple, il y a une scène refaite de nombreuses fois devant le bungalow des deux amants en fuite, impliquant un chaton sensé venir laper un bol de lait, mais qui s’y refuse. Cette courte séquence, pourtant anodine, renvoie à une autre quasiment similaire dans La peau douce, autre réalisation de Truffaut datant de 1964, impliquant aussi un couple illégitime.
Le film en cours de tournage est un mélodrame assez banal. Il s’agit d’un choix volontaire, pour que notre intérêt ne se détourne pas inutilement vers le sujet secondaire. L’important est le tournage, les problèmes techniques, le comportement des acteurs, le financement toujours incertain...
La réussite de ce long métrage est aussi liée à sa musique due à Georges Delerue, devenue célèbre par elle-même, et qui donne un contrepoint génial et poignant aux scènes de tournage.
A ce jour, La nuit américaine reste l’un des plus belles fictions sur le cinéma et de fait, l’un de ses plus vibrants hommages. En 1974, elle conduira François Truffaut à recevoir l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Une très belle réplique de Ferrand/Truffaut à Alphonse/ Léaud : "les films sont plus harmonieux que la vie, Alphonse. Il n’y a pas d’embouteillages dans les films, il n’y a pas de temps morts. Les films avancent comme des trains dans la nuit. Les gens comme toi et moi, on est faits pour être heureux dans le travail de cinéma."
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