Le 9 octobre 2024
Si l’on s’intéresse souvent au secret du chant des oiseaux, il est rare qu’un ouvrage se consacre à leurs noms. Une plongée originale dans la diversité des volatiles, grâce au langage qui nous raconte au fond l’Histoire de notre humanité.


- Auteurs : Henriette Walter, Pierre Avenas
- Editeur : Robert Laffont
- Genre : Document
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 6 juin 2024
- Plus d'informations : Site de l’éditeur

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Résumé : Nous les voyons souvent au-dessus de nos têtes, mais savons-nous d’où vient leur nom ? Cet ouvrage à tiroirs propose de nous raconter l’histoire des noms des oiseaux, classifiés par origine, forme, ou encore par projection humaine.
Critique : Lorsqu’on parle de noms d’oiseaux, on a plutôt tendance à penser aux expressions du Capitaine Haddock. Dans ce livre, ce sont bien des alouettes, des pingouins, des bécasses ou des canards dont il est question. Car, dans la classe des oiseaux, il y a près de dix mille espèces identifiées, soit à peu près deux fois plus que de mammifères. L’ouvrage s’arrête sur deux cent soixante-deux noms formant un corpus, du petit roitelet à l’Albatros géant.
Il s’agit exactement d’un ouvrage à picorer, car il faudrait être un passionné averti pour envisager de lire page à page. L’intérêt du propos réside dans son organisation : là où la facilité proposerait un classement par ordre alphabétique, le choix des auteurs s’est porté sur une classification par origines des noms.
Ainsi, l’emblème français, le coq, dont le nom étrange est sans doute inspiré par son chant, apprend-on, comme une onomatopée. Et l’on comprend aussi que le nom latin du coq étant « gallus », même mot qu’un habitant de la Gaule. La métaphore du coq gaulois peut ainsi devenir, à force de langage, un emblème de la France. L’ouvrage nous donne aussi des clés sur le chant du coq, sur les « cocorico » et même sur les coquelicots. Bref, les auteurs tirent les fils des champs lexicaux, pour mieux comprendre le monde qui nous entoure. Le lecteur peut ainsi apprendre un lien entre le Grand Duc et la colle UHU, les problèmes de vue du rossignol, ou encore le destin lié des chouans de Vendée et de la chouette hulotte.
SI l’ouvrage propose bien un index à la fin pour trouver une réponse en cas de recherche précise, on regrette que le format de poche ne propose pas suffisamment d’illustrations. On ne peut pas l’utiliser pour apprendre les noms de ceux que l’on observe, mais simplement apprendre de leurs noms. Il faut donc être déjà quelque peu initié pour se laisser emporter par les histoires étymologiques, puisque le livre se consulte par classifications des noms, et c’est là le seul critère.
Ce que montre ce livre, c’est le nombre pléthorique des espèces, cherchant ainsi à souligner l’importance de la biodiversité. En faisant ces recherches, nous prenons conscience des liens entre les sociétés humaines et les oiseaux, dont la diversité des noms est issue, pour beaucoup, des capacités imaginaires des humains. L’oiseau de paradis, par exemple, doit son nom à la beauté de leurs longues plumes colorées, aux parades impressionnantes qui ont émerveillé les ornithologues, au point d’ailleurs d’y trouver un écho céleste, en donnant ce nom à une constellation.
C’est donc ainsi que s’appréhende cet ouvrage, comme une invitation à la découverte, à se laisser surprendre et surtout, à sensibiliser à toute cette variété qui esquisse notre environnement. Quel oiseau pourra bien vous surprendre ?
384 pages
10€ en poche