Le 16 février 2019
Ce beau court métrage, sous influence Tim Burton, est traversé par une poésie funèbre.


- Réalisateurs : Denis Walgenwitz - Winshluss
- Genre : Animation, Court métrage
- Nationalité : Français
- Durée : Oh13min
- Festival : Nomination César 2019 du meilleur court métrage d’animation

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Résumé : Le fils de la Mort ne veut pas reprendre l’affaire familiale. Il a le rêve secret de devenir ange gardien, ce qui va l’amener à déclencher une série de catastrophes. Son père devra alors le sortir de ce mauvais pas.
Copyright Je suis bien content et Schmuby Productions, 2017
Notre avis : Si vous ne connaissiez pas la Mort, la voici, ou plutôt le voici, fine moustache à la Clark Gable, élégant squelette à la chemise amidonnée, plongé dans un journal funèbre, tandis que son jeune fils au crâne fendu mange sans conviction ses céréales, en l’occurrence des insectes vivants. Quelques ablutions et leurs chemins se séparent : le père s’en va, avec le zèle d’une fonctionnaire scrupuleux, comptabiliser les victimes du jour, cochant des cases aussi réjouissantes les unes que les autres (suicide, accident, maladie). Le fils reste devant la télévision, est ébloui par un dessin animé où un ange gardien sauve des personnages en péril, décide d’en devenir un à son tour. Le point de départ très astucieux de ce court métrage grinçant, aux couleurs crépusculaires, c’est évidemment la rupture. Il sera dit que déjouant le destin, la mort ne sera pas atavique. Plus drôle encore : elle sauvera des vies pour se nier. Evidemment, le fils provoquera plutôt des malheurs en cascade qui offrent de réjouissantes ambiances à la Tim Burton, avec une vraie dose d’absurde, le principe étant de prendre au mot la substance même du langage. Ainsi, comment s’étonner qu’un défunt à qui on tente d’insuffler la vie devienne littéralement un zombie ? Au bout du compte, c’est le père qui mettra fin à cette expérience d’apprenti sorcier. A chacun son boulot : aux vivants d’exister pour mourir, aux morts de rester sur l’autre rive, tout en regardant les hommes tomber les uns après les autres. Quitte à provoquer le destin : dans une ultime pirouette en forme de looping, le duo familial se rend à une fête foraine, prend un train forcément fantôme qui déraille. Certainement pour sceller leur éternelle union.
LA MORT PERE ET FILS, nommé pour le César 2019 du Meilleur Court Métrage d'Animation, Denis Walgenwitz (réalisateur) from Académie des César on Vimeo.