Catégorie amateur
Le 13 juillet 2020
L’Homme ne rencontre que les limites qu’il se fixe. L’idée est belle et on aimerait y souscrire, mais dans le cinéma comme dans le sport il y a une limite que même les bons sentiments ne peuvent permettre de franchir : c’est le manque de talent.
- Réalisateur : Florian Hessique
- Acteurs : Jean-Christophe Bouvet, Patrick Préjean, Florian Hessique, Géraldine Lapalus, Olivier Pagès
- Genre : Comédie dramatique, Film de sport
- Nationalité : Français
- Distributeur : MC4
- Durée : 1h22mn
- Date télé : 7 août 2024 21:25
- Chaîne : L'Équipe
- Date de sortie : 6 juin 2018
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Résumé : À vingt-cinq ans, Jean-Christophe Markovic est au sommet de sa carrière de basketteur professionnel. Alors qu’il est courtisé par les plus prestigieux clubs européens, Jean-Christophe va faire le choix étonnant de retourner dans son club formateur fraichement promu au plus haut niveau… Son ambition ? L’équipe de France.
Critique : On aimerait voir, dans l’amateurisme avec lequel Florian Hessique a réalisé son premier film, une vision méta-discursive de ce que son personnage de basketteur essaie de faire de son côté. Cet arriviste qui se rêve en Equipe de France pourrait ainsi être la projection des espoirs du jeune réalisateur de mener son long-métrage jusqu’aux César. Mais rien n’y fait. La façon avec laquelle Hessique filme son personnage ne laisse aucune place au second degré, qui serait le signe d’un minimum de recul face à la piètre qualité de son travail. Car oui, même si c’est dur à dire, la photographie et les interprétations qui animent ce long-métrage sont loin de celles que l’on a l’habitude de voir sur grand écran. Au mieux, à la télévision, dans des téléfilms produits sans ambition artistique.
- Copyright MC4 Distribution
Parmi ces jeux d’acteurs déplorables, on peut citer celui de Géraldine Lapalus, l’une des « stars » de la série Camping Paradis, dans le rôle de l’inévitable love interest du personnage principal, ou bien encore celui du médecin sportif qui se voit affubler de lignes de dialogues improbables, que son interprète récite avec un surjeu qui les rend plus grotesques encore. Même Patrick Préjean, qui a derrière lui une longue carrière, ne livre là, faute de direction inspirante, que le minimum syndical. Le cas le plus intéressant est tout de même celui de Florian Hessique lui-même, tant il est incapable d’être crédible dans la peau de ce sportif antipathique. Chacun des coups de gueule qu’il veut lui faire faire l’enfonce chaque fois un peu plus dans la caricature risible qu’il est.
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Cette volonté de filmer le côté obscur du basket-ball, aux antipodes de la traditionnelle sanctification de l’éthique sportive, pourrait donner une certaine crédibilité à ce scénario frugal, mais malgré cette bonne volonté, la lourdeur de la mise en scène en arrive immanquablement à rendre son visionnage pénible. Entre la répétition des effets de ralentis, qui reviennent inlassablement à chaque scène de sport, et celle des musiques additionnelles qui viennent surligner grossièrement les émotions de son personnage, Hessique semble n’avoir comme unique inspiration que les plus ringardes des publicités.
Rien ne marche, La Légende ne parvient pas à faire de ses défaillances une force qui illustrerait l’ambition autodestructrice de son personnage. Elles sont, au contraire, autant de preuves de la naïveté de son réalisateur, à tel point qu’on en arrive à avoir de la peine pour lui. Espérons au moins que les amateurs de basket-ball, qui espèrent voir leur sport préféré enfin représenté dans le cinéma français, lui pardonnent son film désolant.
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