Lego® vs. Lego Duplo® : Civil War
Le 23 février 2019
Pour les fans de la première heure, ce sequel apparaîtra dans la parfaite continuité du premier film, avec son maelstrom de références et autres gags absurdes qui font mouche. Reste une réalisation moins percutante.
- Réalisateur : Mike Mitchell
- Acteurs : Elizabeth Banks, Chris Pratt, Tiffany Haddish
- Genre : Comédie, Aventures, Animation, Film pour enfants
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h48mn
- Titre original : The LEGO Movie 2: The Second Part
- Date de sortie : 20 février 2019
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Résumé : Alors que les habitants de Bricksburg coulent des jours heureux depuis cinq ans, une nouvelle et terrible menace se profile à l’horizon : des envahisseurs LEGO Duplo® venus des confins de l’espace qui détruisent tout sur leur passage ! Pour vaincre ces redoutables ennemis et rétablir la paix dans l’univers LEGO®, Emmet, Lucy, Batman et leurs amis devront explorer des mondes lointains et inconnus. Ils découvriront même à cette occasion une étrange galaxie où chaque situation est une comédie musicale ! Cette nouvelle aventure mettra à l’épreuve leur courage, leur créativité et leurs facultés de Maîtres Constructeurs…
Notre avis : Que peut-il bien arriver juste après un happy end tellement outrancièrement happy que même les méchants devenaient gentils, pour que tout le monde puisse chanter et danser ensemble dans la joie et la bonne humeur ? Pour répondre à cette improbable question de cinéma, il faut inéluctablement réfléchir via le prisme ouvertement « méta » avec lequel Phil Lord et Christopher Miller ont conçu le premier opus de La Grande aventure Lego, sorti il y a cinq ans. Car, son twist le plus astucieux nous faisait découvrir que, contrairement à Woody, Buzz et les autres personnages de Toy Story, les figurines Lego n’ont pas leur volonté propre mais que leurs aventures sont la représentation de l’imagination du jeune Finn.
- Copyright WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC.
Le scénario de cette suite ne cherche d’ailleurs plus à dissimuler que les véritables enjeux sont à chercher dans l’ « en-haut » (les scènes live) puisque, dès la scène pré-générique (et même, avant, dès la bande-annonce), il est établi que la nouvelle menace est désormais la petite sœur de Finn, bien décidée à tout détruire avec ses propres jouets. Après que l’antagoniste du premier se soit révélé être une métaphore de refus de jouer du père, de peur de voir ses constructions Lego détruites par son fils, voir cette fois la peur changer de camp, pour les mêmes raisons, est un postulat finement élaboré.
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Si l’on pouvait craindre que la réalisation d’un Yes-man de l’animation ne fasse qu’affaiblir le souffle de ce qui allait suivre (Mike Mitchell a été chargé de compléter les franchises de Shrek, Bob l’éponge ou encore Alvin et les Chipmunks, avec, à chaque fois, un succès tout relatif), on se satisfait de la fidélité du cinéaste au scénario pré-écrit par Lord et Miller. Ce qui est d’ailleurs une cruelle ironie dans le cadre de la suite à un film qui trouvait, dans le traitement de la désobéissance, tout un sous-texte subversif étonnamment jouissif. Or l’humour de Lord et Miller, dans l’exploitation fourmillante des éléments de la pop culture, est toujours là, réchauffant le cœur des fans du premier opus qui, comme nous, pourront s’y retrouver (certes, à la rédaction ce premier Lego Movie avait plus que divisé, mais pas l’auteur de ces lignes !).
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Le schéma classique de la suite de comédie, qui consiste souvent à reprendre les personnages principaux pour les transbahuter dans un milieu qui leur est plus hostile, est suivi à la lettre. Dans son développement, l’intrigue peu donc paraître pauvre en surprises. Pourtant, c’est dans les deux notions, symptomatiques du concept de « film familial », le manichéisme et la maturité, que l’on retrouve un peu de la malice qui avait permis au premier opus de plaire autant aux enfants qu’à leurs parents. En effet, le dispositif qui nous fait adopter le point de vue de Finn, via les aventures qu’il imagine à ses jouets préférés, va nous mener vers la révélation que le véritable ennemi n’est pas l’imagination de sa sœur, mais sa propre maturité qui est un frein à son imagination.
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Toute l’intelligence de ce long-métrage vient de sa façon de nous emmener vers cette morale fédératrice. Peut-être est-ce aussi la limite des aventures d’Emmet, cool-Tag et autres figurines, et les séquences animées perdent beaucoup de leur intensité. Elles peuvent même être réduites à un maelstrom de références et autres gags absurdes, certes délirants, mais malgré tout un peu moins inspirés que ce qu’en avaient fait Lord et Miller dans le premier film. La mise en scène foisonnante, qui faisait la patte des deux scénaristes, est un défi que Mitchell n’a pas su relever.
Certainement parce qu’il n’a pas une inspiration pop comparable, le réalisateur a été contraint de lever le pied sur cet humour ultra référencé. C’est aussi pourquoi, lorsqu’il a dû assurer ce rythme effréné qui fait désormais partie de l’identité de la franchise, il n’a pas eu d’autre choix que d’avoir recours à quelques artifices, tel qu’un humour de répétition pas toujours percutant mais surtout à une multiplication des scènes musicales. Or, ces dernières, contrairement à Everything is Awesome dans le premier, n’ont aucune chance de devenir cultes. C’est certainement là l’exemple le plus évident de la moins-value due au manque de virtuosité de Mike Mitchell.
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