Le 3 juillet 2021
- Réalisateur : Antonin Peretjako
- Acteurs : Vimala Pons, Marie-Lorna Vaconsin, Vincent Macaigne
- Distributeur : Shellac
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 5 juin 2013
- Durée : 1h28mn
- Festival : Festival de Cannes 2013
Quand la Nouvelle Vague 2.0 dynamite la comédie française ! Cette fille-là, c’est de l’hédonisme sur celluloïd, un pur shoot de bonheur. Une comédie euphorisante.
Résumé : Hector qui a rencontré Truquette au Louvre le 14 juillet, n’a qu’une préoccupation : séduire cette fille qui l’obsède. Le meilleur moyen c’est encore de foncer l’emmener voir la mer et Pator ne saurait lui donner tort, surtout si elle est accompagnée de sa copine Charlotte… Flanqués de l’inévitable Bertier, ils empruntent les petites routes de France dont les caisses sont vides. Car c’est la crise ! Il faut remettre la France au boulot et, en plein été, le gouvernement décide d’avancer la rentrée d’un mois. Un chamboule-tout et quelques liasses de billets plus tard, le groupe se disloque à l’image d’une France coupée en deux, entre juillettistes et aoûtiens jaloux. Mais rouler en sens inverse du travail n’effraie pas le trio restant, bien décidé à retrouver La Fille du 14 juillet et à vivre un été débraillé.
Critique : La fille du 14 juillet est un film d’auteur, influencé par la Nouvelle Vague, bourré de références à des films fatigants. Mais oh surprise, c’est tout sauf assommant. Le film de Peretjako est un OFNI (Objet Filmique Non Identifié) qui redonne foi en la comédie française, tout simplement.
- Copyright Shellac Distribution
Quand on réalise un premier long métrage, on tombe souvent dans le travers de vouloir "tout mettre" dedans. Ne sachant jamais si l’on pourra réaliser un deuxième film, on sature donc son premier long de tous les sujets qui tiennent à cœur. Une première œuvre est fréquemment boursouflée, pleine de bonnes intentions et souvent bancale. Le miracle de La fille du 14 juillet réside dans le fait que son réalisateur a blindé son œuvre de références et qu’il en a tiré une création aérienne, légère, drôle et lumineuse. Les influences sont légions : L’écume des jours de Boris Vian pour la présence de nombreux gadgets poétiques (dans le livre "le pianocktail" et le film "le pistolet à balles de chloroforme"), la gestuelle à la Tati, le cadrage françoistruffesque, les apartés face caméra "Jean Luc Godard approved", du de Funès version Gendarme de Saint-Tropez, du Eric Rohmer tendance Pauline à la plage, l’humour des Hot Shots, etc... Un vrai plaisir de cinéphile.
Les films français qui s’inspirent de la Nouvelle Vague sont d’ordinaire prétentieux, pédants et ennuyeux à mourir. Antonin Peretjatko assume totalement ces "influences Cahiers du Cinéma", en livrant un long métrage d’une drôlerie incomparable. C’est le deuxième miracle. La scène du repas chez le docteur Placenta est un moment d’anthologie. Le cinéaste retrouve le côté ludique du médium cinématographique. On peut très bien commencer une discussion dans un bar et la terminer dans un musée, par un faux raccord du tonnerre. Et oui, on est libre avec le cinéma, en réalité. On n’est pas obligé d’être linéaire, crédible, sérieux.
Bref, Peretjatko se réapproprie les codes de la Nouvelle Vague avec une vraie vitalité, un sens du comique parfait et une invention de tous les instants. Les comédiens sont au diapason : mention spéciale à Vincent Macaigne dont le talent comique explose à l’écran.
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Et puis comment ne pas parler du message du fil ? En temps de crise, où la loi du plus fort règne, La fille du 14 juillet nous intime l’ordre de tout plaquer, de prendre une bagnole et d’aller sur la plage avec des potes, pour faire ripaille, être amoureux, profiter de chaque instant de la vie. Un esprit soixante-huitard fort agréable et galvanisant. Antonin Peretjako conservera tout son talent dans La loi de la jungle, un long métrage azimuté toujours avec Vincent Macaigne et Vimala Pons.
Galerie photos
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