Le 30 mars 2018
Un exercice de style maîtrisé, en dépit d’une histoire un peu convenue. Comme une impression de déjà-vu.
- Réalisateur : Romain Serir
- Acteurs : Timothy Cordukes, Estelle Halimi, Andréa-Laure Finot
- Genre : Fantastique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Marteau Films Production
- Durée : 1h15min
- Date de sortie : 4 avril 2018
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Résumé : Clarisse rencontre Marc, un jeune chirurgien, avec qui elle passe la nuit dans son hôtel particulier. Au matin, la jeune femme se rend compte qu’elle a été dupée : après l’avoir enfermée dans une chambre de la maison, Marc va l’obliger à endosser le rôle de sa défunte femme, jusqu’à lui donner son propre visage. Peu à peu Clarisse va devenir Hélène... Mais peut-on effacer son identité pour celle d’une autre ?
La fille aux deux visages assume volontiers sa dette envers le classique de Franju, dont il est un brillant épigone. Comme dans Les yeux sans visage, il est question d’une substitution d’identité et de ses conséquences qu’on devine -assez rapidement- désastreuses, la créature échappant à son créateur. Le thème est un éternel marronnier de la production fantastique, on sait que livres et films en ont été irrigués. Tout aussi consensuelles sont la figure du savant forcené ou de l’homme rendu fou par le deuil. Shelley et Villiers de l’Isle-Adam avaient déjà écrit là-dessus, il y a bien des années. Mais la synthèse du comte d’Athol et de Frankenstein s’avère un intéressant compromis : désaxé par la douleur, Marc se séquestre en même temps qu’il enferme Clarisse, la jeune femme séduite.
On suppose que le réalisateur connaît ses classiques de la littérature fantastique, comme il a bien assimilé d’autres influences : celle du cinéma expressionniste allemand, sa manière très singulière de filmer la mobilité des visages transfigurés par la peur ; celle de Jean Rollin, le pape du cinéma d’épouvante bis ou celle de Brian De Palma, pour les scènes les plus spectaculaires.
En somme, le metteur en scène souffle le chaud et le froid : tantôt les acteurs incarnent d’une manière assez blanche les personnages de cette fiction, tantôt ils s’animent comme des possédés, créant distance et malaise. Pour tout dire, La fille aux deux visages est un bon exercice de style, parfois artificiel, parfois haletant, souvent intrigant. Mais les infléchissements stylistiques qu’il propose accréditent la thèse d’un logo-rallye fantastique, dont Argento constituerait le drapeau à damiers.
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