Le 25 avril 2022
- Dessinateur : Mathilde Payen
- Genre : Biographie, Roman graphique
- Editeur : Sarbacane
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 6 avril 2022
Mathilde Payen met en bouteille son blues à la sortie des Beaux-Arts et tous les bons moments vécus...
Résumé : Loane a eu son diplôme et doit désormais affronter la vie, celle du monde du travail, des rencards et des amitiés qui se délitent. Tout en repensant à ses années aux Beaux Arts, elle voit se vie changer.
En lisant à quelques jours d’intervalle la réédition du Journal de Fabrice Neau et La fête est finie de Mathilde Payen, on se dit que le roman graphique autobiographique dispose à la fois d’une forte tradition qui perdure avec l’arrivée d’une nouvelle génération pleine de talent. S’il fallait relier les deux œuvres, ce serait assurément par ce vague à l’âme insaisissable qu’entraine la fin des études, ici celles des Beaux-Arts, un cocon loin d’être idéal mais tellement plus accueillant qu’un marché du travail sans pitié avec une vie plus solitaire, sans famille ou groupe d’amis proches. Et l’histoire de Mathilde Payen, a quelque chose d’universel, de terriblement humain et typiquement étudiant. Ce qu’elle décrit c’est une insouciance qui se dissipe, et comme cette impression s’imprime en semaines voire mois, c’est au moyen de souvenirs, pas forcément heureux d’ailleurs, dans un ordre chronologique que l’on peine à discerner, que se conduit cette entreprise possiblement autobiographique. C’est une relation sexuelle dont on a honte, un cours dont on a été viré qui se transforme en après-midi tranquille au parc, c’est un plat de pâtes devant une série, c’est une amie que l’on sent vraie, une somme de nombreuses petites choses sans certitudes qui font une histoire pleine.
© Sarbacane / Payen
Graphiquement, la transition est là aussi évidente : ce roman graphique montre un style attachant, sans recherche d’esbrouffe, comme si l’étudiante avait abandonné la volonté de copier les maîtres pour faire surgir ce qui etait en elle, peut être même depuis son enfance tant les pages affichent une sensibilité graphique quasi juvénile. Cependant, il ne faut pas oublier le style des premiers romans graphiques américains, et ce style si moderne ressemble, dans son trait lisse qui paraît assuré et assumé, et qui sonne comme une déclaration artistique flamboyante.
© Sarbacane / Payen
Entre héritage du roman graphique et originalité d’un style, La fête est finie montre à tous que le sujet n’est qu’un prétexte et le style une exteriorisation de ce qui est en soi, pour faire de l’art et de la littérature.
208 pages – 26 €
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Galerie photos
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