Construction du regard
Le 15 mars 2021
Un regard juste et sensible sur une époque, les années 70, et sur l’enfance.
- Réalisateur : Julie Gavras
- Acteurs : Julie Depardieu, Stefano Accorsi, Nina Kervel, Olivier Perrier, Martine Chevallier
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Columbia Tristar Films
- Durée : 1h49mn
- Date télé : 15 mars 2021 23:11
- Chaîne : TV5 MONDE
- Date de sortie : 29 novembre 2006
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Résumé : Pour Anna, neuf ans, la vie se déroule paisiblement et confortablement entre son école religieuse et la maison de ses parents, Marie et Fernando. Seule ombre à ce tableau idéal, un oncle, là-bas en Espagne, qui combat Franco. Un communiste dont il ne faut pas parler. L’arrestation et la mort de cet oncle, un voyage au Chili, quelques rencontres... Autant d’événements dont Anna ne perçoit pas l’importance, mais qui vont profondément transformer ses parents
Critique : Retour dans les années 70, à travers le regard d’Anna, petite fille modèle, qui vit confortablement entre sa mère, issue de la bourgeoisie viticole bordelaise, son père, Espagnol qui a fui sa famille fasciste, et son petit frère François (adorable). Son univers est brusquement remis en cause par l’arrivée d’une tante dont le mari anti-franquiste vient d’être assassiné, et le voyage de ses parents au Chili. Bouleversés par ces événements, ils s’engagent et bouleversent leur vie. Un appartement moins confortable, des parents moins présents, des nounous qui se succèdent, plus de catéchisme... Anna est désorientée et sa colère l’emporte. Devenue insupportable, elle mène la vie dure à son entourage avant de s’ouvrir peu à peu.
Le premier mérite de Julie Gavras est d’avoir su saisir avec beaucoup de sensibilité le désarroi d’une fillette, d’ailleurs remarquablement incarnée par la jeune Nina Kervel, très convaincante dans ce rôle difficile, presque ingrat. Le film ne la lâche jamais, observe ses réactions et évolutions, la construction progressive de son propre regard sur les choses. L’esprit des années post-68, véritable tournant des mentalités et des mœurs (opposition parents/grands-parents à l’appui) convainc et intéresse. Jamais confite dans un quelconque message, la réalisatrice se concentre sur ses personnages, tous attachants et nuancés. La découverte de l’engagement, de l’altruisme, du féminisme est habilement abordée. L’excellente utilisation de la musique contribue à dynamiser un récit souvent gagné par l’allégresse. Et Julie Gavras n’oublie pas de nuancer son propos à travers la relation des parents, qui souffrent eux aussi des bouleversements en cours. Le rédcit conclut sur une note désabusée (symbolisée par l’assassinat d’Allende, en 1974). Cette amère conclusion ne laisse pas de doute : La faute à Fidel ! s’inscrit bien dans les années 2000, période tristement désillusionnée, par nécessité.
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