La Famille Fang – la critique du film

Notre avis : Sujets omniprésents dans sa filmographie (Disconnect, Hancock, Juno et bien sûr Arrested Development), la famille et les rapports familiaux se retrouvent bien évidemment au centre de cette nouvelle réalisation de Jason Bateman. Sans surprise non plus, La Famille Fang (adaptation du roman du même nom) tourne plus précisément autour de l’excentricité de deux parents et dans une moindre mesures de leurs deux enfants sous un emballage de comédie américano-indé-douce-amère, enchaînement de qualificatifs aussi lourdauds que peuvent l’être parfois les codes de ce sous-genre apprécié des festivals type Sundance. Ce parfois s’applique à cette seconde réalisation de l’acteur, sur-abusant d’une caméra tremblée invasive, cache-misère raté d’une mise en scène impersonnelle et des véritables problèmes rythmiques affectant notre intérêt pour ce petit film qui refuse de dépasser son stade anecdotique. Cofondant douceur et platitude, Jason Bateman brasse ses thèmes chers avec l’indifférence d’un réalisateur stagnant dans sa zone de confort, si bien qu’il laisse sur le spectateur la sensation de n’avoir vu ni un bon film, ni un mauvais film, juste un film vide.

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Comme une redite du caractère antipathique et énervant des personnages de Arrested Development, La Famille Fang en vient même à agacer par ses personnages loin de nous appartenant à une sorte d’élite artistique complètement détachée du monde réel. Excepté un discours sur l’art avancé par le patriarche (et qui n’aide pas à son appréciation), le film ne développe rien et ne casse jamais cette image d’extravagance vaine de ces deux parents dont les « œuvres » amènent de grands débats dans la sphère mondaine "boboïsée". Le spectateur, lui, se range sans conteste du côté de leurs détracteurs, mais pour autant n’apprécie pas plus les deux premières victimes de ces performances précurseurs de la caméra cachée (ça donne le degré artistique de la chose) : leur fils et leur fille. Le premier écrivain loser, la seconde actrice de rom com bas de gamme ne disposent pas de l’épaisseur nécessaire pour intéresser dans leur quête d’émancipation de leurs parents dû notamment à une caractérisation justement bien trop dépendante de leurs expériences avec leur père et leur mère. Il faut compter une petite demi-heure seulement, soit la fin de l’introduction amusante de cette famille, pour trouver le temps long, et considéré la conclusion plutôt terne de ce mystère familial, le jeu n’en valait pas la chandelle.

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