National Geographic
Le 14 juin 2006
Un livre presque comme un reportage pour découvrir une Amérique intacte et contemplative.


- Auteur : Gretel Ehrlich
- Editeur : Editions 10-18
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Américaine

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Récit expurgé à son stade ultime, La consolation des grands espaces se lit presque comme un reportage ethnologique : cette Amérique intacte et contemplative nous est presque inconnue.
Jim Harrison - pour le plus emblématique -, mais aussi Richard Ford, James Welch ou Raymond Carver font partie de ce que l’on appelle "l’école du Montana". Peu de femmes dans cette mouvance il est vrai, mais Gretel Ehrlich mérite sans conteste sa place parmi ces grands écrivains qui ont en commun un rêve de liberté dont l’écrin est l’immensité de la nature.
Scénariste à Hollywood, Gretel Ehrlich débarque dans le Wyoming en 1976 afin de filmer quatre vieux bergers sur les monts Big Horn. Le co-auteur du projet, et aussi l’homme qui partage la vie de Gretel Ehrlich, n’est pas du voyage car il est mourant. C’est le décès de David qui la décidera à rester dans cet État de l’Ouest américain et à changer du tout au tout. Elle laisse derrière elle sa peau de New-Yorkaise pour endosser les vêtements de conductrice de troupeaux.
De cette expérience nécessaire pour faire face au deuil, mais ô combien enrichissante, Gretel Ehrlich a tiré ce petit livre bouleversant à la croisée du cahier, du roman et de l’essai. Son écriture épurée, presque farouche, saisit à la perfection cette beauté brute des grands espaces, la solitude plus ou moins subies de ces hommes taciturnes, à mille lieues du cow-boy de western. Cet épisode austère force l’auteur à aller à l’essentiel, au point d’en tirer une philosophie de vie, et à trouver la voie de la reconstruction, au-delà du chagrin d’abord, de la souffrance physique ensuite.
Gretel Ehrlich, La consolation des grands espaces (The solace of open space traduit de l’américain par Valérie Malfoy), éd. 10/18, 2006, 172 pages, 6,90 €