La bella gente - la critique

L’argument : Alfredo et Suzanna sont un couple de bourgeois cultivés, partageant leur vie entre Rome et leur maison de campagne, où promenades et littérature font leur quotidien tranquille. Révoltés par la situation d’une adolescente qui se prostitue pour vivre, ils "l’enlèvent" et l’accueillent. La jeune fille semble s’adapter à sa nouvelle vie, jusqu’à l’arrivée du fils de la famille...

Notre avis : On ne sait trop ce qui est le plus mauvais dans ce récit pavé de bonnes intentions : le cadrage approximatif, l’imagerie carte postale, le scénario téléphoné, la musiquette surlignant les moments supposés forts, ou les personnages stéréotypés sortis d’un téléfilm de la RAI : la putain est forcément respectueuse, la voisine aristocrate mesquine, le voisin financier libidineux et la future bru tête à claques ; quant à Madame, bourgeoise bohème convertie à la cause de la réinsertion des filles perdues, elle écarquillera de grands yeux quand son époux modèle donnera une caresse amicale à la belle, déclenchant un quiproquo que même Barillet et Grédy n’auraient pas osé pour une représentation d’Au théâtre ce soir. La critique sociale est certes sincère, mais les bons sentiments ne font pas forcément les bons films, et l’on restera perplexe face aux récompenses que l’œuvre a reçues dans plusieurs rencontres de cinéma. Il est permis de penser qu’avec un tel matériau, des réalisateurs aussi différents que Mario Martone, Marco Tullio Giordana ou Gianni Amelio auraient réussi à dépasser les stéréotypes.