L’ombre d’Emily - Paul Feig - la critique du film

Critique : Des trémolos dans la voix, Stephanie annonce sur son blog cuisine la disparition de sa copine Emilie. Une analepse documente leur histoire, qui commence par leur rencontre à l’école où sont scolarisés leurs fils respectifs : l’opposition entre la vamp aux longs cheveux, aux vêtements sombres et la femme-enfant vaguement nunuche situe l’intention parodique, avec une bonne dose d’humour sarcastique à la Desperate Housewives. Les premières minutes du long-métrage ressemblent à un sketch qu’on aurait étiré jusqu’à épuisement du pastiche. Dans ces conditions, Paul Feig, faiseur efficace de comédies (Mes meilleures amies, Les Flingueuses) a du mal à configurer le thriller qu’il voudrait, adaptation du best-seller de Darcey Bell, Disparue, surtout que l’influence du Gone Girl de David Fincher se fait nettement sentir, au détriment de cette étrange objet cinématographique. On voudrait croire à la relation qui se noue entre les deux personnages féminins, à cette fascination qu’Emilie, séductrice sculpturale, exerce sur la peu confiante Stephanie. Mais cette opposition repose sur des ressorts psychologiques convenus et la confession de secrets de famille attendus.
Un jour, la working girl disparaît, avant qu’on ne la trouve morte. Mais l’est-elle vraiment ?
Trop souvent, l’enquête que mène son amie est parasitée par des situations comiques où la brune empruntée apparaît comme une investigatrice maladroite, avant de devenir un substitut d’épouse tellement idéal que, forcément, le mari en tombera amoureux. Stephanie se glisse alors dans la peau et les vêtements de sa copine morte, jusqu’à découvrir la vérité. L’hybridation tentée par Paul Feig, sans rendre le film désagréable, empêche d’investir complètement l’histoire qui traduit une véritable hésitation artistique.