Par-delà le nuage...
Le 3 novembre 2018
Hiroshima raconté aux enfants : pédagogique et poétique.


- Réalisateur : Seiji Arihara
- Genre : Animation, Court métrage, Film pour enfants, Manga
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Les Films du Paradoxe
- Editeur vidéo : Les Films du Paradoxe
- Durée : 28mn
- Titre original : Tsuru ni notté
- Date de sortie : 21 janvier 2004

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Notre avis : Ce moyen métrage d’animation s’attaque, avec la poésie et la pudeur propres à la tradition artistique japonaise, à un sujet difficile : la bombe d’Hiroshima. C’est avant tout une œuvre pédagogique adressée aux enfants. À l’origine du projet, Miho Cibot-Shimma, présidente de l’Institut Hiroshima Nagasaki, réalise qu’il existe un véritable vide dans la tentative d’expliquer Hiroshima aux enfants. Elle prend comme support la véritable histoire de Sadako, une petite Japonaise morte des conséquences des radiations. Et trouve Seiji Arihara, réalisateur de films d’animation, pour donner forme à son idée et en faire une œuvre accessible à tous. Avec un fil conducteur : l’oiseau. Cet oiseau, universellement associé à la paix, est précisément une grue, également symbole de bonheur et de longue vie chez les Japonais. Cette grue aurait dû, selon la légende, guérir Sadako qui en a réalisé avec ses amis mille pliages. Dans L’oiseau bonheur, Tomoko fabrique le millième. C’est cet origami qui fait le point de jonction entre la réalité et la fiction.
© Les Films du Paradoxe. Tous droits réservés.
Ce dessin animé est de l’ordre du documentaire : le musée, son parc, la statue dédiée aux enfants, les ruines d’Hiroshima, l’histoire de Sadako... tout est vrai. Le réalisme de L’oiseau bonheur côtoie une rêverie et un imaginaire forts, qui tranchent et mettent en relief l’horreur de cette bombe, nommée avec une ironie morbide "Little boy". Les deux petites filles, qui ont le même âge, se rencontrent dans une sorte de temps intermédiaire, entre passé et présent, et forment ainsi un dialogue nécessaire pour faire le travail de deuil et accomplir le devoir de mémoire. Ce film parle de rédemption et d’espoir. Comment guérir le traumatisme de tout un peuple ? En en parlant, en expliquant et en transmettant aux générations futures. Et L’oiseau bonheur atteint son objectif : parler de l’horreur et la transcender. On regrettera cependant une version française un peu surjouée, pas vraiment à la hauteur du propos et de la poésie de ce très beau petit film.
Coup d’œil : L’oiseau bonheur est précédé de la projection d’un magnifique court métrage d’animation canadien, Paradis de Ishu Patel, nominé aux Oscars en 1985.
© Les Films du Paradoxe. Tous droits réservés.