Le 29 septembre 2015
Une fable post-féministe qui laisse une impression mitigée.
- Réalisateur : Gilles Legrand
- Acteurs : Olivier Gourmet, Hélène Vincent, Dimitri Storoge
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Durée : 1h50mn
- Date de sortie : 30 septembre 2015
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Une fable post-féministe qui laisse une impression mitigée.
L’argument : Eté 1918. La guerre fait rage pour quelques mois encore, mais pour Charles et Angèle, elle est déjà finie. Lui, officier de cavalerie y a laissé une jambe. Elle, son infirmière à domicile, vient de perdre au front son grand amour, le père de sa petite fille. Unis par le besoin de se reconstruire, ils nouent une complicité joyeuse qui les ramène à la vie. Sur l’insistance de Charles, Angèle accepte un mariage de raison. Il leur faudra entrer en guerre, contre eux-mêmes et contre l’autre avant d’accepter l’évidence de la passion qui les lie malgré eux…
© Metropolitan FilmExport
Notre avis : Peut-on désirer sans aimer ? Tel est le postulat de départ auquel nous invite Gilles Legrand dans son nouvel opus, ouvertement charnel. A priori non. Angèle veut rester seulement l’amante et amie du capitaine de cavalerie mutilé qui brûle d’épouser la jeune infirmière. Face à la perspective d’une vie meilleure occultant les difficultés matérielles auxquelles elle est confrontée, la jeune femme, elle-même mère d’une petite fille, finit par céder. Via les relations amicales libres et assez directes tissées entre la jeune femme et le personnage d’Olivier Gourmet, le cinéaste Gilles Legrand laisse parler le désir de la femme, sujet éminemment tabou, rappelons que nous sommes en 1918, époque où les relations hommes femmes étaient plutôt corsetées.
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Legrand fait souffler un vent post-féministe pas inintéressant sur fond de Guerre de 14-18 qui gronde au loin. Moins une bizarrerie scénaristique que les changements de ton auxquels on peut parfois rester hermétiques. Par quelques scènes humoristiques notamment celle du contrat de mariage, l’histoire avance cahin caha, érodant, au fur et à mesure que le film se déroule, la légèreté des premiers jours qui se brise sous le poids du mariage. Si chez Chatilliez, dans La vie n’est pas un long fleuve tranquille, le lundi c’était ravioli, le mardi chez Gilles Legrand c’est débandade, comme l’illustre l’absolu ratage de la relation sexuelle hebdomadaire que les deux époux s’imposent ce jour de la semaine.
Le mélange de ton, dans cette oeuvre où le corps exalte le désir et qui tend in fine vers plus de gravité, déroute, mais l’on se consolera par le jeu remarquable d’Olivier Gourmet dans un rôle fort qu’il interprète magnifiquement, face à Georgia Scalliet, plus démonstrative et donc théâtrale. Nous retrouvons également avec plaisir les vétérans Romain Bouteille et Michel Robin dans de petits rôles (de notaire et de prêtre atteint de gâtisme).
Les amateurs de belles histoires d’amour en costume seront sûrement sensibles au discours du réalisateur que l’on avait trouvé plus pertinent sur les terrains vineux tumultueux de Tu seras mon fils.
Bande-annonce :
Extrait :
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