Le 11 décembre 2015
- Réalisateur : Ron Howard
Ron Howard était présent le 3 décembre à Paris pour la présentation de son dernier film, Au cœur de l’océan. La conférence de presse organisée à cette occasion a permis à notre rédaction de recueillir quelques anecdotes sur le passé du réalisateur, de comprendre un peu mieux comment on tourne un film en mer, même quand on n’aime pas ça, et à Ron Howard de parler, plutôt bien, de cinéma.
Ron Howard était présent le 3 décembre à Paris pour la présentation de son dernier film, Au cœur de l’océan. La conférence de presse organisée à cette occasion a permis à notre rédaction de recueillir quelques anecdotes sur le passé du réalisateur, de comprendre un peu mieux comment on tourne un film en mer, même quand on n’aime pas ça, et à Ron Howard de parler, plutôt bien, de cinéma.
La rencontre : Après la projection aux journalistes d’une featurette promotionnelle pas très intéressante, Ron Howard arrive dans la salle. Casquette vissée sur la tête et sourire de grand gamin, le réalisateur d’Apollo 13 nous explique tout d’abord qu’il a été surpris d’apprendre que Moby Dick était tiré d’une histoire vraie. Nous aussi. « Mêler l’humain, l’épique, et le politique, tout en permettant un rapprochement avec l’actualité, c’est cette combinaison qui m’a attiré » explique t-il ensuite quand on lui demande ce qu’il a trouvé d’intéressant dans cette histoire. Le discours promotionnel peut commencer. La traductrice fait bien son boulot, mais on en n’a pas besoin. En bon américain originaire de l’Oklahoma, il sait se faire comprendre avec un accent à faire fuir un anglais. Tiens, on apprend qu’il n’est pas un grand fan du roman, mais qu’il a vu plusieurs fois le film de John Huston. Et qu’un de ses films préférés est Das Boot, de Wolfgang Petersen, un film sur la mer, les marins et la guerre. On apprend, surtout, que Ron Howard est très attiré par la mer, même s’il en a peur. Depuis le tournage de la série Route 66, en fait, traumatisé par un requin que l’équipe de tournage repère à quelques brassées de la scène qu’il vient de tourner. Pour le tournage de Splash, Ron Howard apprend à plonger. Mais dit-il, « pour le boulot, pas pour le plaisir ».
Ron Howard, la mer, et le cinéma, c’est une histoire compliquée. Il voulait faire un film sur Greenpeace et le navire Rainbow Warrior. Le projet est tombé à l’eau. Quand il veut adapter le roman Sea Wolf de Jack London, le projet coûte trop cher. Pour Ron Howard, Au cœur de l’océan est donc né de tous ces « rendez-vous manqués » entre sa caméra et l’immensité de la mer.
Après quelques histoires de jeunesse, la conférence se recentre sur le film qu’on a vu. Comment filme-t-on des bateaux ? « Pas en cinémascope, ils sont trop hauts pour le format. J’ai même pensé à filmer dans un format carré, mais impossible de vendre ça aux studios ». Ron Howard a beau raconter une histoire vraie, Au cœur de l’océan est d’abord un film. Et donc une histoire à mettre en scène. « J’ai ajouté un élément de fiction, qui est la rencontre entre l’auteur de Moby Dick, Herman Melville, et Thomas Nickerson, un des survivants du naufrage. Le premier cherche à savoir la vérité sur cette histoire, pour en tirer un roman. Créer un élément de fiction, je l’avais déjà fait dans Frost/Nixon ou Rush. Un coup de fil imaginé, un dialogue qui n’a pas eu lieu, ou une rencontre fictive ».
De son précédent film, Rush, on sait que Ron Howard n’a pas seulement gardé Chris Hemsworth, mais aussi son directeur de la photographie, Anthony Dod Mantle. « Il arrive à connecter les personnages avec la nature, à travers son travail sur la lumière. L’aspect graphique du film devait exprimer l’état émotionnel des personnages. Et puis, la grande force d’Anthony, c’est d’arriver à cacher des caméras dans des recoins, dans des endroits totalement inhabituels. Son travail est à la fois intime et intense. » Quand à la demande d’un journaliste qui lui demande s’il imaginerait bien un remake d’Happy Days, Ron Howard répond avec humour « qu’il faut laisser ça au passé. Sauf si Justin Bieber reprend mon rôle ». Après la blague, les choses sérieuses reprennent. L’adaptation, et éternelle arlésienne, de La tour Sombre, de Stephen King ? « Je ne peux vraiment rien dire dessus. Je ne le réaliserai pas, mais on a trouvé un réalisateur danois formidable, Nikolaj Arcel. » La 3D pour filmer son drame en haute mer ? « C’est un plus pour le film, mais Au cœur de l’océan a été filmé en 2D, et construit comme tel ». Quant à la notion de courage, qui parcourt beaucoup de ses films, Ron Howard dit ne pas la fabriquer. « Je me demande souvent ce que j’aurais fait à la place de mes personnages. Mais je n’explore la thématique du courage que lorsqu’elle existe ».
L’attaché de presse fait signe que c’est fini. La conférence se termine. Ron Howard, s’il a joué le jeu, l’a plutôt bien joué. Un américain bien tranquille au service d’une histoire tumultueuse, pour une conférence calibrée qu’il a su légèrement transgresser.
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