Enfance et partage
Le 25 février 2009
Un premier film subtil sur les orphelins russes.
- Réalisateur : Andreï Kravchuk
- Acteurs : Kolya Spiridonov, Denis Moiseenko, Maria Kuznetsova
- Genre : Drame
- Nationalité : Russe
- Date de sortie : 14 février 2007
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– Durée : 1h39mn
– Titre original : Italianetz
Un premier film subtil sur les orphelins russes.
L’argument : Vania n’a que six ans. Il est abandonné par sa mère dans un orphelinat de Lesogorsky en Russie. Mais ça ne va pas durer : des Italiens vont bientôt l’adopter. Alors, tout va mieux ? Vania n’a qu’une chose en tête, retrouver sa vraie mère et échapper au destin émotionnel que d’autres lui ont choisi.
Notre avis : "Ces salopes, j’les tuerai toutes", lâche le directeur de l’orphelinat tout en éjectant une femme de son bureau. La salope, c’est elle, qui tente de retrouver son équilibre et un semblant de dignité dans un hall bondé. Tout autour, des petits visages d’enfants abandonnés la scrutent en silence. Elle, c’est la mère d’un de leur camarade, Mukhin, adopté depuis. Ce pourrait être aussi la leur, se démenant pour reprendre ses droits parentaux. Vania ne la lâche plus des yeux. Il va bientôt être adopté par un riche couple transalpin et arraché à un avenir miséreux de trocs et de petits larcins. Mais cet Italien d’adoption n’a que six ans et veut retrouver sa maman.
Il neige du cafard sur ce beau premier film qu’Andreï Kravchuk consacre à l’enfance. Dans une ancienne demeure de notable se recroquevillent des orphelins qui semblent lâcher des pouvoirs publics. "Madame" (Maria Kuznetsova) en a fait la manne humaine d’un commerce promettant des bambins craquants à des Occidentaux en mal d’enfants. Tout d’ailleurs dans cette villa délabrée sent le troc, jusque dans les soubassements crasseux sur lesquels règne le caïd de l’orphelinat. Trop vieux pour être adopté, le jeune homme joue les fortes têtes et organise un petit commerce dont chacun est un rouage : du plus petit - Vania en laveur de phares de voiture car "il ne peut pas atteindre les vitres" - à la jeune pute du coin.
Pudique, L’Italien décline des émotions ouatées à travers les frimas de l’hiver russe, dans cette zone frontalière entre Leningrad et la Finlande. Zone tampon entre deux nations mais aussi zone d’émotion indécise dans laquelle navigue cette petite troupe d’enfants privés de tendresse maternelle. Tout pourrait sonner faux et virer au larmoyant dans la quête de Vania, décidé à retrouver sa mère biologique contre vents et marées. Kravchuk filme avec subtilité ce voyage d’un cœur solitaire du foyer de Lesogorsky jusqu’à quelques encablures de là. Les distances les plus courtes deviennent insurmontables pour un gosse haut comme trois pommes. Un petit pas géographique mais un grand bond dans notre cœur.
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