Le 20 juin 2020
Ce western de 1968, destiné à mettre en valeur sa star Gregory Peck, donne une bien piètre image des Indiens. Si les paysages sont mis en valeur par le directeur de la photographie Charles Lang, le long métrage paraît aujourd’hui bien obsolète.


- Réalisateur : Robert Mulligan
- Acteurs : Robert Forster, Gregory Peck , Eva Marie Saint, Frank Silvera
- Genre : Western
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h44min
- Titre original : The stalking moon
- Date de sortie : 25 décembre 1968

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Résumé : Sam Varner (Gregory Peck) accomplit sa dernière mission comme éclaireur de l’Armée. Avec un groupe de militaires, il doit rattrapper des indiens échappés de la réserve. Parmi eux, il vont découvrir une femme blonde, accompagnée d’un enfant qui parle anglais. Sarah Carver (Eva Marie-Saint) a échappé au massacre de toute sa famille en devenant la compagne du chef indien avec qui elle a eu un enfant.
Critique : Lors de sa dernière mission avant la retraite, un éclaireur découvre une femme blanche parmi des Indiens échappés d’une réserve. A une époque où le western décline, celui-ci reprend un peu le schéma de La prisonnière du désert ("The searchers" 1956) de John Ford, mais il faut bien le dire, en moins bien, en moins flamboyant : ici, une femme blanche, enlevée par les Indiens qui ont massacré sa famille, va vivre parmi eux pendant des années.
Un fait étonnant : l’image de ces Indiens ressemble plus à celle qui était privilégiée dans les westerns d’avant les années 50. Ainsi, au début du long-métrage, ceux-ci sont représentés par un groupe indéterminé, cruel et violent qu’il faut neutraliser et dont on entend pas une parole. Ensuite, l’Indien qui poursuivra Sam, lui aussi rusé et sanguinaire, restera juste un danger, une ombre qui ne prononcera pas un mot.
La première partie de l’histoire distille un certain suspense, jusqu’à ce que l’on comprenne l’histoire de Sarah. Ensuite, quand Sam aura investi la maison où il va passer sa retraite, on s’ennuie un peu à le voir courir à travers les montagnes, dans un sens et puis dans l’autre.
On peut, par ailleurs, apprécier l’interprétation des deux acteurs principaux, deux taiseux : Gregory Peck, qui joue homme solitaire peu habitué aux discours et Eva-Marie Saint, qui ne parle pas plus parce qu’après dix ans elle a presque oublié la langue anglaise. L’évolution de leurs rapports va donc principalement transiter par les regards, les non-dits et leurs actes solidaires.
D’ailleurs, il est clair que le film sert la valorisation de Gregory Peck, omniprésent, qui joue énormément avec sa physionomie reconnaissable : épaules très hautes, sourcils froncés, regards pénétrants, le tout avec l’hésitation de l’homme persuadé d’être maladroit avec les femmes.
La lumière due à Charles Lang qui a, entre autres, participé à un nombre impressionnant de westerns, met extrêmement bien en valeur les grands espaces de l’Arizona et du Nouveau-Mexique. C’est le meilleur atout de ce film dont le sujet s’avère complètement obsolète, pour ne pas dire plus, en 1968.