Le 20 février 2016
L’ouverture à la vie d’un homme qui croyait que le monde n’était pas fait pour lui.
- Acteurs : Gunnar Jónsson, Sigurður Skúlason, Sigurður Karlsson
- Genre : Drame
- Nationalité : Danois
- Durée : 1h34mn
- Titre original : Fúsi
- Date de sortie : 24 février 2016
L’ouverture à la vie d’un homme qui croyait que le monde n’était pas fait pour lui.
L’argument : Fusi a 43 ans mais il n’est jamais vraiment sorti de l’adolescence. Corpulent et timide, il vit chez sa mère et partage son temps entre ses jeux d’adolescent et son travail à l’aéroport où il doit faire face aux moqueries de ses collègues. A la sortie d’un cours de danse auquel il n’a pas osé participer, il rencontre Sjofn, une jeune femme énergique mais compliquée qui va bouleverser ses habitudes de vieux garçon et lui offrir enfin la possibilité de grandir.
Notre avis : Chaque matin, Fusi se rend l’aéroport. Mais il n’a jamais pris l’avion, il n’a même jamais envisagé cette possibilité. Il est manutentionnaire au service des bagages et n’espère rien d’autre de la vie. Il n’a qu’un seul ami qu’il retrouve parfois le soir pour faire revivre avec lui la bataille d’El Alamein. Son seul trésor : une collection de soldats et de chars, qu’il entretient avec soin. Son seul lien avec l’extérieur : l’animateur de radio avec qui il a pris l’habitude de discuter musique et grâce à qui il peut écouter son morceau préféré de heavy metal face à la mer. Les enfants de son immeuble, sensibles à sa douceur, recherchent sa compagnie mais quand on est différents physiquement et dans son comportement, on est vite soupçonné de tous les maux. Aussi, les parents mettront vite un terme à cette amitié jugée immorale. Et puis un jour, pour son anniversaire, son beau-père qui souhaiterait le voir ailleurs, lui offre des cours de danse country. Il s’y rend mais n’ose pas entrer dans la salle. De l’intérieur de sa voiture, il regarde les autres danser. Ce soir-là, une tempête de neige fait rage et pousse une jeune femme à lui demander de la raccompagner. Il parle peu et son aspect hors norme la rend méfiante. Ils se reverront. Il découvrira qu’elle non plus, d’une autre manière, n’est pas épargnée par la vie. Alors, pour elle, il se surpassera. Sous son aile généreuse, il peut enfin prendre soin de quelqu’un. Avec une tendresse et une patience incommensurables, il fera tout pour lui rendre la vie plus douce. Il se découvre enfin une raison de vivre. Sa vie peut enfin décoller. Pour son quatrième long-métrage le réalisateur Dagur Kari nous plonge à nouveau dans son univers favori : celui des personnages en marge de la société (c’était déjà le cas de son film de fin d’études, Lost Week-end en 2000, moyen métrage de 40 minutes, puis de son premier long-métrage en 2003, Noi Albinoi qui reçut 18 prix internationaux).
(c) ARP Distribution.
De manière discrète et tendre, il nous livre le portrait d’un colosse solitaire, qui, parce qu’il est différent, ne parvient pas à être en phase avec les autres. Il est resté authentique, totalement dénué de cruauté ou de calculs de quelque sorte. Il ne comprend rien à la méchanceté. Quand ses collègues le maltraitent, il ne se plaint pas. Au contraire, il minimise leur fourberie auprès de son chef de service. C’est une ode à l’être humain dans ce qu’il peut avoir de plus beau quand il ne décide pas de nous montrer le pire de lui-même. Bien loin du cinéma qui nous promet apocalypses et catastrophes en tous genres, celui-ci nous parle d’un monde où la sincérité a remplacé le cynisme, où la douceur et la bonté tentent de s’affirmer dans un monde qui en a bien souvent perdu la définition. Bien sûr, quelques esprits trop cartésiens n’y verront qu’une fable trop bienveillante. Il n’empêche que l’on ne peut que se réjouir de ce film plein de générosité et d’espoir. Il semblerait que Gunnar Jonsson (que l’on décrit comme beaucoup plus expansif que son personnage et que l’on a pu admirer dans l’autre film islandais du moment Béliers) n’ait pas aimé d’emblée le scénario et qu’il lui ait fallu plusieurs lectures pour s’imprégner de son personnage et pour donner son accord. Il aurait vraiment été dommage que cette œuvre bouleversante, qui a été sélectionnée au Festival International de Berlin en 2015 et qui a reçu l’Atlas d’or au Festival International d’Arras en novembre dernier, ne voie pas le jour. A ne pas manquer. On en ressort réconcilié avec le genre humain.
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calipsoo 12 septembre 2016
L’Histoire du géant timide - la critique du film
magnifique personne, franche, pudique, généreuse, simple, sans jugements a priori. C’est vrai, au début, il a peur, peur de perdre ses repères dont il a besoin. Cette jeune femme qu’il rencontre va lui permettre d’être entièrement lui, de se découvrir, d’explorer toutes les autres faces de sa personnalité extrêmement riche. En fait, elle lui permet d’oser et, par là, de nuancer les attitudes des gens autour de lui.(ses collègues de travail s’excusent de l’avoir harcelé, le père de la petite s’excuse de l’avoir accusé de mauvaises intentions) ou les révèlent (sa mère montre qu’en fait elle voulait qu’il prenne son indépendance pour être tranquille avec son amant)