Le 19 mai 2024


- Dessinateur : Jade Zhang
- Genre : Drame, Fantasy
- Editeur : Kinaye
- Famille : Comics
- Date de sortie : 5 avril 2024
Une fable onirique à la fois douce et introspective.
Résumé : Un escalier immense qui se perd dans le ciel est apparu derrière la maison de Jade. Un matin, elle décide de l’arpenter, et tandis qu’elle monte, un guide curieux et des fragments de souvenirs se joignent à elle...
Critique : Pour se raconter, Jade Zhang n’avait visiblement pas envie d’un roman graphique épais, au dessin alambiqué et aux planches choquantes. Pour se raconter, Jade Zhang avait envie d’une petite histoire, d’un peu de rêve pour ramener ses souvenirs, d’un format plus proche du comic book, et dans un style d’un conte décalé. Pour se raconter, l’autrice a donc livré un album que tout le monde peut lire, malgré un thème qui se dévoile peu à peu et qui est difficile, celui de la violence infantile, plus psychologique que physique ici. En effet, il est assez rare d’évoquer un tel sujet : c’est une jeune femme qui se replonge dans sa mémoire, d’abord par quelques moments agréables ou émouvants, avant de comprendre qu’il s’agit, bien évidemment, d’une introspection qui devait aboutir à une catharsis. Et comme celle-ci arrive assez rapidement, le lecteur n’a pas eu le temps de soupirer ou s’ennuyer une seconde, là où un roman graphique aurait pu prendre une bonne centaine de pages pour arriver à un résultat similaire.
- © Kinaye / Zhang
Afin de parvenir à ce but, cette fin douce-amère, le voyage a donc escaladé un escalier métaphorique, plongé dans une nuit ou un espace assez accueillant, car la couleur tranquille et les étoiles brillantes plongent dans une pénombre de cinéma, sans choc ou vision d’horreur, mais avec une lente ascension qui procure un bien-être visuel plutôt qu’un frisson sur l’échine. Enfin, il faut évoquer ce guide, chat malicieux à grosse tête et cape de magicien très fluide et très classe, avec ses yeux globuleux comme deux géantes gazeuses espiègles, un sourire qui est absent mais que l’on devine, et une émotion toujours présente, comme s’il devait accompagner plutôt que souligner. Discret et efficace, il se révèle l’emblème de l’album.
- © Kinaye / Zhang
Balade dans un rêve un peu surréaliste, quête d’une enfance un peu troublée, cet Escalier des Rêves donne dès son titre son thème et le partage de manière délicate et efficace pour parvenir à ce récit entre autobiographique et fantastique.
76 pages – 17,90 €