L’Escale - le test DVD

Un documentaire poignant sur un sujet tabou. Pari gagné pour ce jeune réalisateur qui rend un bel hommage à son cousin iranien décédé, ainsi qu’à tous les immigrés qui luttent courageusement pour gagner le droit d’exister légalement.

© Epicentre Films

L’argument : A Athènes, le modeste appartement d’Amir, un immigré iranien, est devenu un lieu de transit pour des migrants qui, comme lui, ont fait le choix de quitter leur pays. Mais la Grèce n’est qu’une escale, tous espèrent rejoindre d’autres pays occidentaux. Ils se retrouvent donc coincés là, chez Amir, dans l’attente de papiers, de contacts et du passeur à qui ils confieront peut-être leur destin...

Le film : Premier long-métrage de Kaveh Bakhtiari, sélectionné à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs, L’Escale a bénéficié d’un faible écho médiatique. Malgré un sujet fort, traité avec conviction à l’écran, le film n’a attiré que 2.000 parisiens en première semaine. Il mérite un coup d’œil attentif.
D’un réalisme épatant, choc mais jamais larmoyant, ce documentaire nous accroche aux destins fragiles d’immigrés, que l’on suit d’un œil bienveillant, des destins qui se résument en trois parties : l’attente - la peur - la réussite (ou l’échec). Fin de l’histoire. Au suivant. Simplement, humblement et viscéralement, le réalisateur filme le parcours de ces migrants qui vivent dans la peur de l’expulsion, qui se battent au quotidien pour atteindre de nouveaux horizons (papiers et dignité à la clé) et gagner le droit d’exister aux yeux du monde. Réaliste tout en s’approchant de la fiction, L’Escale donne la parole à ceux qui sont d’ordinaire condamnés au silence, à travers la caméra d’un réalisateur qui s’est donné corps et âmes - en immersion totale - pour offrir ce témoignage de plusieurs vies. Un très bon passeur d’images, qui embarque ses spectateurs vers de nouvelles destinations.

La critique du film ICI

Les suppléments :

D’une durée de presque vingt minutes, l’édition offre en premier lieu des entretiens et présentation à Cannes. En direct du Gaumont Opéra, Kaveh Bakhtiari présente la genèse du film et évoque son immersion dans le quotidien des immigrés. Plusieurs entretiens se succèdent, dans lesquels apparaissent simultanément le réalisateur - enfin devant la caméra - et Amir, l’hôte des migrants.Très riches, ces entretiens posent le contexte du tournage et proposent même un décryptage de quelques scènes clés. Pour le reste, c’est du classique : une galerie photos, la bande-annonce et une biographie/filmographie du réalisateur.

L’image :

Nette et précise, l’image ne souffre d’aucun souci de lisibilité et les mouvements de caméra n’affectent en rien la mise en image de faits pris sur le vif, dont le rendu à l’écran reste intact. Aucun problème de compression numérique pour ce DVD qui tient la route, quelle que soit la taille de l’écran.

Le son :

Homogène, le son est de bonne qualité, offrant une musique bien dosée, qui ne prend pas le pas sur les dialogues et inversement. Les voix sont claires et les bruits parasites sont plus que rares. Le film n’est disponible qu’en VO (en langue farsi), ce qui se justifie parfaitement par la volonté d’immerger le spectateur dans l’univers des protagonistes.