Le 27 juillet 2021
Dans un cadre champêtre à la majesté oppressante, Raphaël Jacoulot entremêle les fils d’un drame familial et d’une passion amoureuse, pour tracer les contours d’une intrigue policière qui doit beaucoup à un trio de comédiens impeccables.
- Réalisateur : Raphaël Jacoulot
- Acteurs : Mélanie Doutey, Jalil Lespert, Louise Bourgoin, Nathan Willcocks, Jean-Marie Winling
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Paname Distribution
- Durée : 1h47mn
- Date télé : 29 novembre 2021 20:53
- Chaîne : Canal + Cinéma
- Date de sortie : 7 octobre 2020
- Festival : Festival d’Angoulême 2020
Résumé : Depuis l’enfance, François a consacré sa vie au bois. Celui des arbres des forêts du Jura, qu’il connaît mieux que personne. Il dirige la scierie familiale avec sa femme Noémie, et tous deux rêvent d’avoir un enfant sans y parvenir. C’est alors que François rencontre Patricia, qui vient de s’installer dans la région. Commence une liaison passionnelle. Très vite, Patricia tombe enceinte. François vacille...
Critique : De Barrage (2006) à Coup de chaud (2015), Raphaël Jacoulot ne cesse de scruter le tréfonds de l’âme humaine pour nous emmener, entre tension et réalisme, au cœur d’univers savamment énigmatiques. Ce quatrième long-métrage confirme qu’il ne change pas de cap.
- Copyright Michaël Crotto/TS Production
François (Jalil Lespert) et Noémie (Mélanie Doutey) présentent toutes les apparences d’un couple en parfaite harmonie. Toute leur attention est tournée vers cette scierie dont Noémie, femme méthodique et énergique, assure scrupuleusement la gestion tandis que François, plus rêveur, se plaît au contact de la nature. Seule ombre perceptible dans ce tableau presque idyllique : leur difficulté à concevoir un enfant et leur sexualité entravée par des gestes médicaux dictés par la PMA. Pourtant, un déjeuner familial et la persistance d’un conflit latent avec sa sœur laissent poindre les failles d’un François sans doute bien plus complexe que son allure costaude ne le laisse imaginer. Dans ce monde rural où les enjeux de succession et de transmission sont primordiaux, il a dû endosser, sans qu’on lui demande vraiment son envie, le costume de chef d’entreprise. Nul doute qu’il se sent plus à l’aise dans la forêt, proche des arbres que dans son rôle d’entrepreneur, même s’il met un point d’honneur à remplir du mieux possible sa mission.
- Copyright Michaël Crotto/TS Production
Cette distorsion entre ses aspirations et la réalité révèle peu à peu un personnage tourmenté, porteur d’une violence jusque là insoupçonnée, que sa rencontre inespérée avec Patricia (Louise Bourgoin), espoir d’une nouvelle vie dont il ne parvient pas à s’emparer, va décupler.
L’alternance entre des scènes de nature, lumineuses et magiques, et l’intérieur plutôt sombre d’une scierie, rendue menaçante par la multitude de ses outils acérés et l’immensité de ses espaces, installe une tension envoûtante, qui a tôt fait de happer le spectateur. Comme il l’avait déjà fait dans Coup de chaud, le réalisateur se délecte à passer progressivement du plein soleil à l’assombrissement, à l’instar de l’état d’esprit de ses personnages, pour se diriger pas à pas vers le drame, dont le dénouement, expéditif et peu crédible, n’est hélas pas à la hauteur de l’intrigue annoncée.
- Copyright Michaël Crotto/TS Production
Ce loupé final est heureusement compensé par la présence d’acteurs convaincants. Colonne vertébrale du récit, Jalil Lespert apporte sans faillir sa solidité virile à ce personnage tout en intériorité, que ses déchirements internes rendent émouvant. Entre détermination et fragilité, Louise Bourgoin nous régale d’une interprétation aux nuances infinies, tandis que Mélanie Doutey se glisse pile poil dans la peau de cette battante, prête à en découdre avec tous les aléas de la vie.
Dans ce monde de non-dits, la musique d’André Dziezuk (compositeur attitré de Raphaël Jacoulot) se fait la voix des personnages et renforce l’aspect à la fois romanesque et tragique de ce drame psychologique teinté de noir, qui devrait aisément trouver sa place parmi les divertissements populaires de qualité, malgré une conclusion décevante.
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cinefil 5 janvier 2021
L’enfant rêvé - Raphaël Jacoulot - critique
Malgré les belles scènes du début filmées par un drône sur la forêt du jura ce film reste sans intérêt, un banal fait divers une histoire d’adultère. dommage pour les acteurs qui sont performants. c’est mal écrit l’histoire ne tient pas debout et la musique est sinistre. François le protagoniste de l’histoire n’est pas crédible et n’inspire aucune empathie ni intérêt ,c’est sur joué. Payer une place de cinéma pour aller voir une histoire d’adultère mal ficelée et dont on connaît la fin pas la peine. Même sur France télévision ce film ne rivalise pas avec les téléfilms actuels.zero pointé pour Raphaël jacoulot.