Le 3 février 2017
Une histoire de transmission chez les manchots dans des paysages grandioses. Cette suite à la Marche de l’empereur est aussi belle que froide.
- Réalisateur : Luc Jacquet
- Acteur : Lambert Wilson
- Genre : Documentaire, Film animalier
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Durée : 1h24mn
- Box-office : 268 891 entrées France / 35 559 entrées Paris Périphérie
- Date de sortie : 15 février 2017
- Voir le dossier : Disney Nature
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Résumé : À travers le regard et les souvenirs de son aîné, un jeune manchot se prépare à vivre son premier voyage… Répondant par instinct au mystérieux appel qui l’incite à rejoindre l’océan, découvrez les incroyables épreuves qu’il devra à son tour traverser pour accomplir son destin et assurer sa survie et celle de son espèce. Marchez avec lui dans les paysages éphémères de l’Antarctique, ressentez la morsure du vent et du froid qui l’attendent à chaque pas et plongez avec lui dans les fonds marins jusqu’alors inexplorés.
Notre avis : Douze ans après La marche de l’empereur, Luc Jacquet nous invite à retourner sur la trace des manchots, seuls habitants d’une des régions les plus isolée et inhospitalière du monde. Ecologue de formation devenu cinéaste, ce passionné de l’Antarctique utilise le cinéma pour « donner une résonance à des hommes qui produisent une connaissance qui n’est pas entendue. ».
Après le temps de la reproduction auquel se consacrait le documentaire de 2004, voici venu le temps de l’éducation avec ce vieux manchot de quarante ans (l’espérance de vie de ces oiseaux est estimée à 30 ans) qui enseigne à son dernier poussin les rituels nécessaires à une vie d’adulte préservée des dangers. Sur une banquise balayée par les vents où se sont rassemblés à cette époque de l’année des milliers d’empereurs, papa empereur cherche son petit. Pas facile de retrouver le sien parmi tous ces bébés à la même fourrure grise. Grâce à son cri (on dit qu’il brait), les retrouvailles seront possibles. Il ne lui reste plus qu’à espérer le retour de la mère partie à des kilomètres de là chercher la nourriture. A coups de retours en arrière qui risquent de dérouter le spectateur sur un sujet précédemment évoqué dans La marche de l’empereur, le réalisateur s’attarde sur le combat (certes émouvant mais déjà vu) des parents pour mener à maturité l’œuf qu’ils couvent chacun à leur tour, la difficulté réelle de nourrir ce petit affamé dans ce désert de glace, la lutte constante contre les pétrels géants, prédateurs redoutables pour le bébé manchot esseulé. La voix de Lambert Wilson à la tonalité élégante accompagne agréablement le parcours de cet oiseau à la démarche pataude mais au port de tête majestueux. Néanmoins, le choix d’un ton monocorde crée une ambiance propice à la somnolence.
- Copyright The Walt Disney Company France
Si la caméra filme avec une tendresse non feinte les efforts fastidieux des parents déterminés à réchauffer sous leurs pattes le précieux œuf, si elle capte avec une précision magique l’inquiétude qui perce dans l’oeil de l’animal, si elle nous restitue avec une délicatesse intacte la douceur de cette épaisse toison dans lequel le vent s’engouffre, il faudra attendre que les manchots gagnent la mer, leur véritable domaine, pour que le récit gagne en fluidité. Après tant de combats contre les éléments naturels, la vision de cet oiseau, incapable de voler mais aussi bon nageur qu’un dauphin installe un réel sentiment de liberté, d’autant qu’en plus de nous offrir des images d’un monde sous-marin irréel et fascinant, le film nous régale d’une scène de bal improvisé avec un manchot qui glisse et valse comme un danseur à la souplesse insoupçonnée. Un moment savoureux du film qui fait regretter que tous les plans ne soient pas de la même veine ! Des paysages à la beauté immaculée nuancés de touches allant du bleu au rose en passant par des dégradés de jaune et constellés de statues de glace aux formes improbables nous font voyager dans un univers à la féerie naturelle rarement égalée.
Si le classicisme de la réalisation ne permet pas au film de se démarquer des documentaires animaliers habituels, L’Empereur a l’immense mérite de témoigner de la beauté et de la fragilité d’un monde préservé qu’il convient de protéger.
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