La confusion des sentiments
Le 15 mars 2015
Ce récit des déboires sentimentaux de trois frères, séduisant sur le papier, débouche sur un film sympathique mais qui laisse sur sa faim.


- Réalisateur : Brice Cauvin
- Acteurs : Agnès Jaoui, Marie-Christine Barrault, Benjamin Biolay, Laurent Lafitte, Nicolas Bedos
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : KMBO
- Durée : 1h40mn
- Date de sortie : 4 mars 2015

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L’argument : Antoine vit avec Adar, mais il rêve d’Alexis... Louis est amoureux de Mathilde alors qu’il va épouser Julie... Gérard, qui n’aime qu’Hélène, tombera-t-il dans les bras d’Ariel ? Trois frères en pleine confusion... Comment, dès lors, retrouver un droit chemin ou... échapper à ses responsabilités ? C’est là tout L’Art de la Fugue..
Notre avis : Adapté d’un roman à succès de Stephen McCauley, il s’agit du second long métrage de Brice Cauvin, qui avait réalisé le prometteur De particulier à particulier. Le meilleur de ce second opus réside... dans sa bande-annonce, qui pouvait laisser présager une comédie enlevée dans la lignée des grandes réussites des scénaristes Jaoui et Bacri ou, en mode plus mineur, des œuvres de Jeanne Labrune, Tonie Marshall et autres auteurs d’un certain cinéma : celui qui se situe au carrefour de l’héritage de la Nouvelle Vague et d’une veine « de qualité », adepte d’un ton libre, de dialogues savoureux et de matériau littéraire. L’histoire de cette famille soudée dont chaque membre doit gérer des déboires sentimentaux n’était pourtant pas inintéressante sur le papier, mais manque d’originalité dans son traitement :
- Copyright KMBO
mère bienveillante mais possessive (Marie-Christine Barrault), couple homosexuel bobo parisien (Laurent Lafitte et Bruno Putzulu), quadra dépressif suite une séparation (Benjamin Biolay), jeune cadre tenté par l’infidélité amoureuse (Nicolas Bedos), bonne copine atteinte du syndrome de Bridget Jones (Agnès Jaoui) : les personnages sont des archétypes entre les mains d’un marionnettiste qui ne donne jamais vie à leurs passions et doutes. Les réparties comiques font l’effet d’un pétard mouillé, les moments dramatiques sont trop décalés pour émouvoir, et certaines séquences s’avèrent répétitives (les allers-retours entre Paris et Bruxelles, l’hospitalisation du père...). On cherchera en vain un projet singulier de mise en scène pour transcender ces conventions maintes fois exposées au cinéma, tant il est clair qu’il manque un Cassavetes ou même un Yves Robert (Un éléphant, ça trompe énormément)) pour insuffler du rythme et de la grâce à cet essai manqué.